Fribourg: Semaine de prière pour l’unité des chrétiens (240193)
Fribourg, 24janvier(APIC) La communauté orthodoxe de Fribourg accueillait
dimanche les autres chrétiens de Fribourg et environs dans son église située à Pérolles dans l’ancienne chapelle des soeurs de Ste-Croix. Une célébration oecuménique fervente et chantante dans laquelle catholiques, réformés, catholiques-chrétiens, orthodoxes, presbytériens, évangéliques ont unis leurs coeurs et leur voix pour supplier leur commun Seigneur de les aider à poursuivre le chemin vers l’unité visible des chrétiens.
Noël Ruffieux, responsable laïc de la paroisse orthodoxe de la Protection de la Mère de Dieu à Fribourg, a d’abord souhaité la bienvenue aux assistants en citant la parole d’un évêque russe du XIXe siècle: « Nos murailles ne montent pas jusqu’au ciel ». Il a rappelé que cette chapelle, après
avoir été désaffectée pendant neuf ans, entend depuis octobre 1992, à nouveau la louange divine. Evoquant l’icône de saint Pierre et saint Paul,
disposée au regard de tous dans ce nouveau lieu de culte, Noël Ruffieux
concluait: ce sont deux visages de l’Eglise, échangeant le baiser de paix:
« Le Christ est parmi nous. Il y est et il y sera ».
La célébration liturgique pouvait commençer, animée tour à tour par les
représentants des Eglises: Le Père Georges Sava, prêtre de l’Eglise orthodoxe à Fribourg, remplaçant l’Archimandrite Jean Renneteau, malade, le Pasteur Martin Hauser, de l’Eglise réformée, Jurg Bitterli, de l’Eglise catholique-chrétienne et le Chanoine Jacques Banderet, vicaire épiscopal de
l’Eglise catholique romaine.
Invocations, silences priants, écoute de la Parole de Dieu, en grec, allemand et français, alleluias polyphoniques, repris avec ferveur par tous,
Tout concourait à donner une atmosphère de foi et de joyeuse espérance. La
proclamation de foi par le Symbole de Nicée-Constantinople, le Notre Père
chanté selon la mélodie russe de Rimsky-Korsakof, les baisers de paix réciproques, furent des moments forts et chaleureux de cette liturgie oecuménique. Les chants à plusieurs voix de la chorale de la paroisse réformée
alternant avec les mélodies profondes des chantres de la paroisse orthodoxe
ont donné aussi une note de beauté qui a facilité la prière intérieure de
chacun.
Dans son homélie, le pasteur Martin Hauser a montré que le Christ n’a
pas voulu plusieurs Eglises. Le prédicateur a rappelé que les chrétiens ont
vécu, durant les 10 premiers siècles, sans ruptures fondamentales et que
les sensibilités différentes pouvaient s’exprimer. Après les tristes déchirements de l’histoire du milénaire suivant, après les moments plus difficiles de l’oecuménisme en 1993, pourquoi ne pas reprendre coeur et courage
pour « valoriser le trésor spirituel commun? ». Pourquoi ne marcherions-nous
pas plus librement les uns vers les autres, à travers « la patience », selon
le mot grec de « macrotumia », qui ne veut pas dire résignation, mais au contraire « aller plus au fond des choses? ».
Plus d’audace sur le chemin de l’unité
Et le prédicateur de souhaiter concrètement un lieu concret de communion. Pourquoi chaque confession chrétienne, dans la Sainte Liturgie orthodoxe, dans la Sainte Cène protestante ou dans l’Eucharistie catholique, ne
pourrait-elle pas, toujours plus, identifier chez l’autre l’unique Repas du
Seigneur? Certes, dit encore le pasteur Hauser, intensifions nos rencontres
oecuméniques, mais ne pourrions pas encore aller plus loin: que les Conseils d’Eglises des différentes confessions commencent à travailler ensemble , non seulement pour des buts humanitaires et politiques, mais aussi
pour une pastorale et un regard de foi complémentaire et unitaire!
Ce dimanche matin, les chrétiens réunis dans l’église orthodoxe de Fribourg ont prié pour que l’audace oecuménique reprenne le dessus. Qui pourrait leur donner tort, puisque « la patience » selon le Nouveau Testament
est le beau « fruit de l’Esprit ». (apic/ba)
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