Cameroun: les évêques dénoncent les attaques contre l’Eglise

Les évêques de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun (CENC) se sont insurgés contre les enlèvements et harcèlements de religieux, dans le contexte de la crise sécessionniste des régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Ils ont appelé le gouvernement et les séparatistes à mettre fin à cette situation.

Selon plusieurs médias locaux et internationaux, les attaques contre les prêtres et les édifices religieux chrétiens se sont multipliées ces dernières semaines, les parties en conflit soupçonnant les religieux de soutenir l’un ou l’autre camp.

Dernier cas en date: l’interpellation, le 4 juin dernier, par des militaires, du Père Sylvester Ngarbah Nsah, curé de la paroisse de Vekovi, dans le diocèse anglophone de Kumbo, au nord-ouest. Un communiqué du service de communication du diocèse a rapporté que l’abbé Nsah est soupçonné de collaborer avec les combattants séparatistes.

Le Père Ngarbah Nsah a déjà été arrêté et torturé deux fois, par les rebelles «Amba Boys», qui luttent pour l’indépendance des régions anglophones. Il avait en effet osé ouvrir l’école catholique de Vekovi.

Il y a encore deux semaines, il a été malmené par les militaires. Il se retrouve, à nouveau, entre les leurs mains, a souligné le communiqué en anglais, tout en appelant les fidèles à prier pour sa «libération immédiate».

Au total, six prêtres et missionnaires catholiques ont été enlevés, et une église attaquée, faisant au moins deux morts et onze blessés, au cours des deux dernières semaines, au Cameroun, selon un communiqué de la CENC dont des extraits ont été publiés le 8 juin par le site Voix de l’Amérique (VOA), la radio internationale des États-Unis.

Enlèvements, torture et agressions

Dans le document, les évêques dénoncent les agressions, enlèvements et tortures de religieux, dans le conflit séparatiste du pays. Ils ont lancé un appel aux deux parties en conflit de ne plus s’en prendre aux prêtres. Car, ont-ils souligné, «l’Eglise prêche la paix, et enseigne que vous ne pouvez pas avoir la paix sans justice et sans vérité». Lorsqu’elle dit la vérité, cela dérange d’un côté ou l’autre, ont-ils encore relevé.

Le conflit autour de l’indépendance des régions anglophones du Nord-Ouest (Bamenda), et du Sud-Ouest (Bué) a éclaté en novembre 2016. Il a fait quelque 3’000 morts et plus de 700’000 déplacés à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Il oppose l’armée régulière à des indépendantistes qui voudraient la création d’un nouvel Etat qui s’appellerait «Ambazonia». (cath.ch/ibc/bh)

Ibrahima Cisse

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