Tessin: Don Italo Molinaro quitte 'Strada Regina'

Le prêtre et journaliste tessinois Italo Molinaro quitte l’émission de la Radio-télévision suisse italienne (RSI) Strada Regina pour se consacrer à son ministère. L’émission continue cependant avec une autre configuration.

Katia Guerra, Cristina Vonzun, catt.ch (12 juin 2021)/traduction: Raphaël Zbinden

La nouvelle mouture de Strada Regina sera diffusée en septembre 2021. Les changements seront clairement visibles pour le public, qui remarquera immédiatement l’absence de Don Italo Molinaro, figure historique d’une émission née avec lui, le 26 novembre 2005.

Mais même à cette époque, Don Italo n’a bien sûr jamais été seul à assurer ce programme. De nombreux collaborateurs se sont relayés au fil des ans. Un travail éditorial destiné à devenir encore davantage un travail d’équipe. Le point avec Bruno Boccaletti, producteur des programmes religieux à la RSI. Comme Don Italo, il est sorti, il y a de nombreuses années, de la «forge» du Giornale del Popolo, quotidien catholique tessinois disparu en 2018.

La télévision a changé au fil des ans: qu’en est-il de l’émission Strada Regina?
Bruno Boccaletti: Don Italo a été l’artisan d’un grand changement à la RSI: il y a une quinzaine d’années, grâce à sa contribution, une chronique religieuse a remplacé la messe dominicale diffusée à la télévision. C’est une aventure qui se poursuit aujourd’hui et se poursuivra à l’avenir. Je suis arrivé en 2013. J’ai pu vivre les huit dernières années de Strada Regina. En collaboration avec Don Italo et la rédaction, nous avons cherché à améliorer les méthodes de production, afin de rendre les services plus efficaces. Au départ, nous avons enregistré dans un studio avec des cameramen. Plus tard, nous avons développé le studio virtuel avec la scénographie encore utilisée aujourd’hui.

On a également renforcé l’aspect journalistique de l’émission, dont le regard va au-delà du cadre des institutions catholiques. C’est un programme qui sait aussi critiquer, mais toujours de manière dialectique, ouverte au dialogue. Le grand mérite en revient à Don Italo.

Pour moi, il n’était pas tant un prêtre qu’un journaliste et un collègue. Et entre journalistes, on s’entraide, on met en œuvre des idées, des projets.

Avec Don Italo, vous avez parcouru le monde, non seulement pour Strada Regina, mais aussi pour des retransmissions en direct de grands événements, internationaux et locaux. Comment avez-vous géré cette hétérogénéité?
La réalité de l’Église catholique est universelle, mais aussi locale: cet équilibre a toujours été au cœur du projet de Don Italo. Lorsque je suis arrivé, j’ai été catapulté dans la démission d’un pape et l’élection du nouveau. Ma collaboration avec Don Italo a commencé comme ça, avec le conclave, l’élection de François, la réflexion précédente sur l’adieu de Benoît. Dès le départ, nous avons travaillé sur un concept journalistique lié aux grands événements, pour lesquels l’Église a toujours été un point de référence. Pensez par exemple aux Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) et à leur impact médiatique. Avec Don Italo, nous avons fait en sorte que ces événements gagnent en visibilité au sein de la grille des programmes de la RSI par le biais d’émissions en direct, mais aussi par des liens dans d’autres programmes.

L’équipe de Strada Regina | © RSI

Don Italo est un journaliste qui veut aller au fond de l’actualité, même sur des sujets brûlants, sans censure et sans limites. Pour moi, c’était très intéressant, car j’ai trouvé une personne ayant les compétences à la fois d’un prêtre et d’un journaliste.

Des anecdotes dans votre parcours de journalistes avec le chronomètre en main?
En 2016, nous étions à Cracovie pour couvrir les JMJ pour la RSI. Le 1er août, il y avait aussi une retransmission télévisée de la messe au col du Saint-Gothard. J’étais responsable de sa production et Don Italo était chargé du commentaire en direct. Nous avons tout organisé dans les moindres détails pour être sûrs d’être de retour à temps après le dernier événement des JMJ, le 31 juillet au soir. En raison d’un orage, nous sommes restés bloqués à l’aéroport de Cracovie pendant des heures sans pouvoir rentrer. Avec beaucoup d’appels téléphoniques, nous avons réussi à trouver des solutions alternatives à la dernière minute et nous avons suivi l’événement, via les médias sociaux, comme des touristes, depuis la Pologne.

Don Italo est le visage historique de Strada Regina et une voix de l’émission de radio Churches Live. Maintenant, comment allez-vous continuer à partir de septembre?
Pour nous, ce sera un défi. Don Italo, avec sa façon de présenter les nouvelles, de choisir et d’approfondir les thématiques, était une figure historique centrale de l’émission. Nous nous concentrerons sur un équilibre entre continuité et discontinuité, avec quelques nouveautés, tout en sauvegardant ce qui a été construit jusqu’à présent.

Le présentateur de Strada Regina sera Francesco Muratori, qui sera rejoint dans la rédaction par Gioele Anni et Mauro Triani.

Ce sera l’occasion de renouveler la ligne éditoriale de l’émission, d’améliorer – si possible – son efficacité et de repositionner les choix thématiques. Les reportages se concentreront davantage sur les histoires des personnes, tandis qu’en studio, nous les commenterons et les approfondirons. Aucune modification ne sera apportée au logo, au graphisme ou au studio. Pour Chiese in diretta (les églises en direct), la discussion est encore ouverte. (cath.ch/catt/kg/cv/rz)

Remerciements de l’évêque

Mgr Valerio Lazzeri, évêque de Lugano, s’est déclaré «particulièrement reconnaissant» au Père Italo, d’avoir pendant tant d’années, dans l’obéissance aux évêques successifs, «assumé ce service délicat et exigeant». «Avec ses collaborateurs, il a exploré avec générosité et audace le chemin semé d’embûches de l’engagement journalistique professionnel, devenant le visage et la présence familière de Strada Regina«. RZ

Rédaction

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