Evangile de dimanche: Touché, sauvé!

Ce que Dieu touche advient à la vie: refaisant le geste du Créateur qui avait modelé l’homme avec la poussière du sol, Jésus donne vie à celles et ceux qu’il touche ou qui le touchent. Plusieurs miracles de guérison témoignent de la puissance du toucher de Jésus.

Les deux femmes de l’évangile de ce jour, aussi différentes soient-elles, bénéficient du contact direct avec Jésus. L’une le provoque et l’autre le reçoit. Si les circonstances de ces deux guérisons sont différentes, leur issue est la même. La force de la présence de Jésus les relève et les envoie vers leur vie. L’une dans l’anonymat de la foule et l’autre dans l’environnement de la synagogue.

Jésus rentre à la maison! Après avoir traversé la mer pour appeler les siens à oser aborder l’inconnu, il est de retour auprès de la foule. Sa mission est en effet de rassembler l’humanité, toute l’humanité, celle qui est réunie autour de la synagogue, celle qui est anonyme et celle qui vient d’ailleurs. L’insistance sur la fonction de Jaïre comme chef de la synagogue (qui signifie «assemblée») montre bien que c’est là le désir de Jésus, comme c’est celui du Dieu de l’Alliance et du Père des hommes.

Jésus accomplit sa mission de rassemblement dans tous les sens et avec tous ses sens. Ceux qui ont vu sa présence attentive et entendu sa parole sont aussi souvent réunis autour d’un repas pour se nourrir du don de sa vie. Et aujourd’hui c’est par le toucher que la relation avec Dieu est rétablie: par Jésus, Dieu nous est donné comme le maître de la vie. Lui qui est sorti de son sommeil pour appeler la paix sur les éléments, le voici qui vient vers cette jeune fille pour lui tendre la main et la tirer de son sommeil à elle et pour se soucier de la faire manger.

Le livre de la Sagesse affirme que Dieu n’a pas fait la mort et dans cet évangile Jésus passe aux actes pour que la vie soit plus forte. Les évènements de ce jour sont déjà une préfiguration de la résurrection. Jésus, touché à mort sur la croix, est relevé au matin de Pâques. On peut se demander d’où lui vient cette puissance. La réponse nous est donnée: de l’amour de son Père. Jésus nomme la première des femmes «ma fille» et la deuxième «jeune fille». Si Jésus se laisse toucher par notre humanité et s’il tend la main à ceux qui en ont besoin, c’est bien pour nous révéler la nature de la relation avec Dieu: par l’amour et pour l’amour. Lorsque le lien avec la source de l’amour est rétabli par les actes, la vie advient à sa vraie dimension: celle qui nous fait l’image de l’identité de Dieu, ses filles et ses fils!

Par sa Parole Jésus donne sens à son geste: «ne crains pas, crois seulement!». C’est la foi qui nous permet d’entrer dans la compréhension de l’amour de Dieu. Comme l’enfant, rassuré par la main tendue de ses parents, nous pouvons traverser notre existence dans la confiance de la présence attentive d’un Dieu qui nous veut du bien. La foi n’est pas un acte de l’intelligence, elle est la confiance du cœur en l’amour de Dieu. A nous de nous laisser toucher par tous ces gestes fraternels qui nous manifestent l’amour du Père!

Philippe Matthey | Vendredi 25 juin 2021


Mc 5, 21-43

En ce temps-là,
Jésus regagna en barque l’autre rive,
et une grande foule s’assembla autour de lui.
Il était au bord de la mer.
Arrive un des chefs de synagogue, nommé Jaïre.
Voyant Jésus, il tombe à ses pieds
et le supplie instamment :
« Ma fille, encore si jeune, est à la dernière extrémité.
Viens lui imposer les mains
pour qu’elle soit sauvée et qu’elle vive. »
Jésus partit avec lui,
et la foule qui le suivait
était si nombreuse qu’elle l’écrasait.

Or, une femme, qui avait des pertes de sang depuis douze ans…
– elle avait beaucoup souffert
du traitement de nombreux médecins,
et elle avait dépensé tous ses biens
sans avoir la moindre amélioration ;
au contraire, son état avait plutôt empiré –
… cette femme donc, ayant appris ce qu’on disait de Jésus,
vint par-derrière dans la foule et toucha son vêtement.
Elle se disait en effet :
« Si je parviens à toucher seulement son vêtement,
je serai sauvée. »
À l’instant, l’hémorragie s’arrêta,
et elle ressentit dans son corps qu’elle était guérie de son mal.
Aussitôt Jésus se rendit compte qu’une force était sortie de lui.
Il se retourna dans la foule, et il demandait :
« Qui a touché mes vêtements ? »
Ses disciples lui répondirent :
« Tu vois bien la foule qui t’écrase,
et tu demandes : «Qui m’a touché ?» »
Mais lui regardait tout autour
pour voir celle qui avait fait cela.
Alors la femme, saisie de crainte et toute tremblante,
sachant ce qui lui était arrivé,
vint se jeter à ses pieds et lui dit toute la vérité.
Jésus lui dit alors :
« Ma fille, ta foi t’a sauvée.
Va en paix et sois guérie de ton mal. »

Comme il parlait encore, des gens arrivent de la maison de Jaïre,
le chef de synagogue, pour dire à celui-ci :
« Ta fille vient de mourir.
À quoi bon déranger encore le Maître ? »
Jésus, surprenant ces mots,
dit au chef de synagogue :
« Ne crains pas, crois seulement. »
Il ne laissa personne l’accompagner,
sauf Pierre, Jacques, et Jean, le frère de Jacques.
Ils arrivent à la maison du chef de synagogue.
Jésus voit l’agitation,
et des gens qui pleurent et poussent de grands cris.
Il entre et leur dit :
« Pourquoi cette agitation et ces pleurs ?
L’enfant n’est pas morte : elle dort. »
Mais on se moquait de lui.
Alors il met tout le monde dehors,
prend avec lui le père et la mère de l’enfant,
et ceux qui étaient avec lui ;
puis il pénètre là où reposait l’enfant.
Il saisit la main de l’enfant, et lui dit :
« Talitha koum »,
ce qui signifie :
« Jeune fille, je te le dis, lève-toi! »
Aussitôt la jeune fille se leva et se mit à marcher
– elle avait en effet douze ans.
Ils furent frappés d’une grande stupeur.
Et Jésus leur ordonna fermement
de ne le faire savoir à personne ;
puis il leur dit de la faire manger.

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