Canada: des églises catholiques incendiées sur les terres autochtones

Deux églises ont été incendiées le 26 juin 2021 dans la province de Colmbie-Britannique, dans l’ouest du Canada. Deux autres ont subi le même sort depuis la découverte d’un millier de tombes anonymes près d’anciens pensionnats autochtones gérés par l’Église catholique.

Samedi matin tôt, les églises Sainte-Anne et Chopaka, situées sur des territoires de bandes autochtones en Colombie-Britannique, ont été incendiées à moins d’une heure d’intervalle et «totalement détruites», a indiqué la police fédérale. «Je suis en colère. Je ne vois rien de positif qui va sortir de cela», s’insurge Keith Crow, chef de la Lower Similkameen Indian Band, contacté par Radio-Canada. Le chef précise que les membres de sa communauté sont bouleversés, car certains sont membres de l’Église catholique.

Ces incendies surviennent deux jours après l’annonce de la découverte de plus de 750 tombes anonymes sur le site d’un ancien pensionnat géré par l’Église catholique à Marieval.

En mai 2021, l’identification des restes de 215 enfants près d’un autre établissement du même type avait déjà meurtri et indigné le pays, illustrant le calvaire subi pendant des décennies par des enfants autochtones dans des établissements scolaires gérés par l’Église catholique.

Les autorités considèrent que les incendies de samedi sont «suspects et cherchent à vérifier s’ils ont un lien avec les incendies d’églises survenus le 21 juin à Penticton et Oliver«, a indiqué la police. Deux autres édifices catholiques ont été la proie des flammes dans l’Okanagan en début de semaine. Des enquêtes sont toujours en cours.

Une politique d’assimilation forcée

Les découvertes des tombes ont ravivé le traumatisme vécu par quelque 150’000 enfants amérindiens, métis et inuits, coupés de leurs familles, de leur langue et de leur culture et enrôlés de force jusque dans les années 1990 dans 139 de ces pensionnats à travers le pays.

Nombre d’entre eux ont été soumis à des mauvais traitements ou à des abus sexuels, et plus de 4000 y ont trouvé la mort, selon une commission d’enquête qui avait conclu à un véritable «génocide culturel» de la part du Canada.

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a présenté les excuses de son pays le 25 juin 2021, appelant le pape à en faire de même. Le politicien n’a pas écarté l’hypothèse une enquête pénale, à propos de ces «terribles erreurs» du Canada, qui ont mené pendant plusieurs siècles une politique controversée d’assimilation forcée des premières nations. (cath.ch/ag/gr)

Grégory Roth

Portail catholique suisse

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