Les avocates de Martienelli et Radice plaident l’acquittement

La dernière audience du procès pour abus sexuels au sein du petit-séminaire saint Pie X, au Vatican, s’est tenue le 16 juillet 2021, avec les plaidoiries des avocates de la défense qui ont réclamé l’acquittement des accusés. La sentence sera rendue le 6 octobre.

L’audience du tribunal du Vatican a été consacrée aux plaidoiries des avocats. Rappelons que la veille, le procureur, avait requis 12 ans de prison (réduits à 6 ans), pour Gabriele Martinelli pour viol, et 4 ans pour Mgr Enrico Radice, ancien recteur de l’établissement pour complicité

Plainte irrecevable

L’avocate de Gabriele Martinelli a réclamé l’acquittement pour irrecevabilité. Selon elle, ce procès n’aurait pas dû avoir lieu, car il s’est ouvert sur la base du rescrit du pape du 29 juillet 2019, indiquant qu’on ne peut procéder que sur l’hypothèse du crime d’abus sur mineurs par des personnes majeures. En outre, elle fait valoir qu’aucune preuve d’actes de violence sexuelle n’est apparue concernant les années où LG était mineur. Enfin, en prenant en considération seulement la période où LG était majeur, le délai d’un an pour le dépôt de la plainte avait expiré. L’avocate a donc demandé l’acquittement de Martinelli et le rejet de toutes les demandes de dommages et intérêts de la partie civile.

Pas de preuves solides

L’avocate de l’Opera Don Folci, dont dépend le petit séminaire, a également plaidé l’absence de crime, attestée selon elle par les enquêtes de la police italienne et par l’enquête judiciaire. Elle a pointé le fait que la différence d’âge entre Gabriele Martinelli et LG n’est que de 7 mois et 9 jours. Pour elle, on ne se trouve donc pas devant un abus – si abus il y a eu – d’un adulte, un prêtre ou un séminariste sur un mineur.

L’avocate a aussi estimé contradictoires les déclarations du plaignant. Elle a mis en doute le fait qu’un jeune renonce à son intégrité physique pour pouvoir servir une messe, fut-elle celle du pape, ceci trois fois par semaine et pendant six ans. Ou par peur d’être renvoyé, ou par peur du qu’en-dira-t-on dans sa petite ville de 3’000 habitants, du XXIe siècle et non pas du XIXe. Le témoignage de l’ancien élève polonais, seul témoin oculaire des présumés abus, contient nombre de contradictions.

En l’absence de faits d’abus sexuels avérés, on ne peut donc pas accuser de «couverture» l’Opera don Folci, ni son recteur Mgr Radice. Enfin, l’avocate a réfuté le bien fondé de la demande de compensation pour des thérapies ou pour un dommage moral, du moment que rien de concret n’a été prouvé.

La sentence du procès sera rendue le 6 octobre 2021, a annoncé le président du Tribunal du Vatican, Giuseppe Pignatone. (cath.ch/zenit/mp)

Maurice Page

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