Rome: lorsque Jean Paul II s’appelait «Lolek» (160293)

Une livre raconte l’amitié entre Karol Wojtyla et ses camarades juifs

Rome, 16février(APIC) A vingt ans, Karol Wojtyla n’était pas un « demi-pape ». Karol était un jeune homme comme les autres, même si son intelligence

dépassait la moyenne. Il s’intéressait au théâtre et allait quelque fois

danser. C’est ce que raconte dans un livre, à partir des souvenirs d’un ami

d’enfance juif de Jean Paul II, l’ancien vice-directeur de « L’Osservatore

romano », Gianfranco Svidercoschi. Le livre, paru lundi à Rome, s’intitule

« Lettre à un ami juif. L’histoire simple et extraordinaire d’un ami juif de

Karol Wojtyla. » L’ami juif est Jerzy Kluger, un ingénieur juif vivant aujourd’hui à Rome. Outre l’adolescence et la jeunesse du pape, le livre relate également d’autres épisodes des relations entre juifs et catholiques.

C’est avec une grande émotion que Jean Paul II a reçu lundi des mains de

Gianfranco Svidercoschi et de Jerzy Kluger le premier exemplaire de l’ouvrage dont la jaquette reproduit une photo de la classe de maturité des deux

hommes en 1938. Les deux camarades ont essayé de se rappeler des autres

membres la classe, dont deux autres juifs qui se sont noyés en Sibérie.

Que nous apprend ce livre, dont on projette de faire un film, sur la

jeunesse assez peu connue de Jean Paul II à l’époque où on le surnommait

« Lolek »? Qu’il a commis le ’péché’ de laisser copier son camarade juif

« Jurek ». Qu’il se rendait régulièrement à la messe, mais qu’à l’Université

il choisit la philosophie plutôt que la théologie. Ou encore qu’il allait

parfois danser avec ses amis et qu’il avait un faible pour une jeune fille

blonde prénommée Halina. Le jeune Karol jouait également au hockey avec des

cannes de fabrication artisanale, ce qui lui valut un jour une blessure à

l’arcade sourcillière, au football, il gardait le but. Il avait fondé un

« club des abstinents », dans lequel tous s’étaient engager à ne pas boire

d’alcool et à ne pas fumer. Sa passion pour le théâtre et son admiration

pour l’actrice Ginka Beer « une jeune femme juive grande et mince avec de

beaux yeux et cheveux noirs », ne sont pas oubliées.

La guerre sépara les deux hommes, Jerzy devint soldat dans l’armée de

libération, tandis que Karol travailla dans la pierre et le ciment puis devint prêtre.

Les deux hommes ne se retrouvèrent que 27 ans plus tard en 1965 à Rome

lorsque Karol Wojtyla, alors archevêque de Cracovie, participa au Concile.

Depuis lors, les deux amis se revoient assez régulièrment. En 1988, Jean

Paul II demanda à Jerzy Kluger de le représenter à la commémoration de la

destruction par les nazis de la synagogue de Wadowice, leur lieu commun de

naissance. Le titre du livre est une référence directe à cet épisode.

Par cet ouvrage Gianfranco Svidercoschi a expliqué vouloir contribuer à

la lutte contre l’antisémitisme et montrer que l’amitié entre personnes de

religions différentes est possible. Pour lui, la compréhension des relations de Jean Paul II avec les juifs est éclairée par l’histoire de son expérience personnelle. (apic/cic/mp)

Gianfranco Svidercoschi « Lettera a un amico ebreo », Rome, 1993 ed. Mondodari

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