Quand le mépris s'installe dans le couple

Chez l’homme, la femme, un jour, une nuit, la question surgit dans l’espace intérieur que d’aucuns jugent sacré, à savoir l’intimité distincte, propre à chaque être humain. L’intimité, élément fondamental de sa nature d’unique parmi les uniques.

Redoutable, effrayante, tragique même, selon certains, une question peut en tout temps se présenter : – Lequel de nous deux, un jour, une nuit, dans un silence total ou un enfer de paroles méprisera l’autre ?

Le méprisera vraiment, dépassant de beaucoup la moquerie ou la violence que les yeux sont capables de manifester, la haine sans mesure, atteignant le stade de la mise à mort mentale, celle qui ne tue pas pour de vrai, mais cependant détruit.

Un jour, une nuit, dans le couple, arrivées d’un coup ou façonnées par quelque diable, des secondes, voire des minutes libèrent des attitudes, des propos, des actes déroutants, surprenants, étouffants selon leur nature.

Le mépris en fait partie. Il glace qui en est l’objet, frappe avec détermination et parfois élégance. Une élégance verbale, la plus employée quand l’on veut faire mal sans trop peiner.

Par la parole ou le geste, voire les deux, mépriser a quelque chose de plus fort que dédaigner. La violence que le verbe mépriser véhicule est telle que certains pensent aussitôt à la foudre. Le cœur froid, l’âme absente, la voix empruntant au diable sa tonalité, le regard mécanique, quoi encore : qui méprise quelqu’un ne reconnaît plus en cette personne une créature.

Mépriser revient à fouler aux pieds un être, à le piétiner en prenant tout son temps, à l’écraser finalement. Ainsi s’en débarrasser, le mettre à mort mentalement.

Avoir recours au mépris, c’est marcher sur l’intimité, l’esprit, l’âme, la foi, la nature, l’existence d’un être humain. C’est se débarrasser de son prochain, pourtant «personne considérée comme un semblable», précise le dictionnaire historique de la langue française (éd. Le Robert).

Avoir recours au mépris, donc se défaire de soi ! Soi, prochain. Prochain ? Dans la langue française, personne considérée comme un semblable. Donc bazarder – verbe familier figurant parmi la quarantaine de synonymes de débarrasser – sa propre personne.

Chez l’homme, chez la femme, quand donc le verbe mépriser sera-t-il remplacé par estimer, honorer, admirer ? Ou simplement éliminé de nos pensées, paroles et actes ?

 

PhilGo

NB: Un ange n’a pas passé pour jeter un œil au texte. Mais un avis (selon l’histoire du mot: ce qui semble, est vu comme bon) s’est offert:  Un jour, nous conviendrons, dans la sphère intime discrètement à sa place en chacune et chacun, que le respect – ce fait de prendre en considération – est dû en toute circonstance à tout humain.

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