Comment l’aide du pape François est-elle gérée?

Le 24 août dernier, le pape François a fait un don de 100.000 euros au Vietnam pour aider le pays à lutter contre la pandémie et ses conséquences. Un geste financier fait par l’intermédiaire du Dicastère pour le service du développement humain intégral qui montre la volonté constante du pape de participer à l’effort humanitaire partout dans le monde.

Mgr Segundo Tejado Muñoz,sous-secrétaire du dicastère, a expliqué à I.Media comment les fonds du Vatican sont utilisés sur place.

Pourquoi le pape décide-t-il de débloquer de l’argent pour un pays en particulier ?
Nous recevons normalement des demandes de la part des Églises locales. C’est donc elles qui décident de la destination de ces fonds. En ce qui concerne le Vietnam, l’Église sur place nous a dit que la situation était très difficile et qu’elle contribuait, avec ses structures, à aider les personnes.
Elle nous a envoyé un petit projet. Nous nous appuyons toujours sur l’Église locale pour mener à bien ce type d’interventions. Ensuite, elle nous envoie un rapport sur la façon dont l’argent a été dépensé. 
Cette aide du pape est un encouragement, mais l’aide de l’Église est plus large.  

C’est-à-dire ?
C’est un signe que le pape manifeste avec son argent. Mais le travail de l’Église est très important : les Caritas, les diocèses, les organisations catholiques, les bienfaiteurs.
C’est un monde immense auquel nous participons. Aujourd’hui, par exemple, avec le tremblement de terre en Haïti, il y a un grand nombre de personnes qui se mobilisent pour aller aider des diocèses, des paroisses, des congrégations religieuses et des ONG d’inspiration catholique. C’est l’Église qui bouge avec le pape. Il donne un signe pour encourager les fidèles à y aller. Mais l’aide de l’Église ne s’arrête pas au Vietnam ou à Haïti ou à toute autre urgence.
Nous ne nous arrêtons pratiquement jamais, il y a tellement de plaies dans le monde qui surgissent constamment. Le pape a toujours cette sensibilité: là où l’une de ces plaies apparaît, il va et met un peu de son huile, pour encourager l’Église à aller aider tous nos frères dans le besoin.

Comment ces fonds sont-ils ensuite utilisés localement ?
Cette aide du Saint-Père va aux structures de l’Église, mais pas seulement, nous aidons aussi souvent les structures civiles qui tentent de faire face à cette pandémie. Les interventions que nous avons faites consistent à fournir du matériel de protection aux infirmiers et aux médecins ou bien à aider à acheter du matériel. Celui-ci peut aussi être trouvé sur le marché local, comme les respirateurs.
Mais c’est à l’Église locale de distribuer ou d’acheter le matériel. Cela dépend aussi des régions. Dans certains endroits, l’Église n’a peut-être pas d’installations sanitaires. En ce cas, il y a alors un dialogue entre l’Église locale et les autorités locales. Cela dépend de beaucoup de facteurs.
L’Église au Vietnam est très active et très opérationnelle. Ils ont une grande activité et une grande vitalité, et je crois qu’ils trouveront certainement la meilleure façon possible d’utiliser les fonds. Là-bas, il existe quelques petites structures de santé, très bien implantées dans la région. C’est une Église très populaire qui a peu de grandes structures mais qui est pleinement immergée dans la vie de la société.

Pourquoi le pape a-t-il décidé d’envoyer des fonds plutôt que d’envoyer directement du matériel médical ou des respirateurs comme il l’a fait par le passé?
Parfois, l’envoi d’un équipement médical coûte plus cher que l’équipement lui-même. Si le pape reçoit des respirateurs en don, il les envoie, mais parfois, il est préférable d’envoyer de l’argent, car cela soutient le marché local. Dans le cas du Vietnam, le pape a voulu envoyer de l’argent car l’envoi de matériel au Vietnam a un coût qui n’est pas insignifiant. (cath.ch/imedia/hl/mp)

I.MEDIA

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