Kenya: l’Église catholique offre sa médiation dans la crise politique

La Conférence des évêques catholiques du Kenya (KCCB) a offert sa médiation dans la crise au sommet de l’Etat, opposant, depuis trois ans, le président Uhuru Kenyatta et son vice-président William Ruto.

Cette situation est «inquiétante» pour la paix et la stabilité du pays, ont-ils estimé, car elle pourrait même provoquer des violences politiques, à mesure qu’approche l’élection présidentielle, couplée aux législatives et aux sénatoriales du mois d’Aout 2022.

Selon la presse kényane, les deux dirigeants sont en froid depuis 2018, à la suite de la réconciliation entre le chef de l’Etat et son principal opposant, Raila Odinga, qui a été aussi son Premier ministre, d’avril 2008 à avril 2013. Le vice-président Ruto, lui-même ancien militant du parti de Ralia Odinga, a considéré cette réconciliation comme une menace pour lui.

Les évêques ont indiqué, dans une déclaration du 15 septembre, qu’en tant que dirigeants de l’Église catholique, ils sont «prêts à intervenir et à négocier» un accord entre le président et son vice-président, «deux dirigeants dont le pays a grandement besoin», conformément à la Constitution.

Cités par le site du quotidien The Star et la de la radio Capital FM, les évêques de la KCCB se sont déclarés «profondément préoccupés» par le désaccord à la tête de l’État. Il pourrait être «désastreux» pour le Kenya, du fait qu’il ouvrirait la voie à des violences entre leurs partisans respectifs. Or, dans une jeune démocratie comme celle du Kenya, «l’unité des dirigeants est primordiale en ce sens qu’elle donne confiance au peuple», ont-ils fait remarquer.

Ils ont appelé le président Uhuru Kenyatta et son vice-président William Ruto, à trouver les moyens de se réconcilier et de travailler ensemble dans l’intérêt du pays et pour l’unité nationale.

Ils ont aussi demandé aux hommes politiques d’éviter les déclarations qui mettraient en danger la paix, et à avoir un comportement responsable.

En réponse à cette offre de médiation, le vice-président Ruto s’est dit disposé à accueillir sans condition l’Église catholique pour discuter des solutions de règlement de la crise. «(…) Je suis prêt tôt le matin sans condition parce que je respecte le Président. Il est mon chef», a-t-il ajouté, lors d’une rencontre avec une délégation. (cath.ch/ibc/bh)

Ibrahima Cisse

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