Cardinal protodiacre lors du conclave de 2005, le cardinal Medina Estévez est connu pour avoir prononcé le fameux «habemus papam» annonçant l’élection de Benoît XVI. C’est aussi lui qui lui avait remis au nouveau pontife allemand le pallium pétrinien.
Le cardinal Medina Estévez, a souligné le pape François, était un «prélat dévoué» qui a donné sa vie «au service de Dieu et de l’Église universelle».
Né en 1926 à Santiago, le cardinal chilien est entré au séminaire après avoir suivi des études de biologie et de lettres. Il est ordonné en 1954 et poursuit ses études à l’Université pontificale catholique du Chili avant d’y enseigner la philosophie et la théologie et d’en devenir, pour quelques années, le doyen.
Du fait de ses nombreuses publications universitaires, il est nommé en 1962 expert au Concile Vatican II par Jean XXIII. Il suivra le déroulement complet du concile et participera en particulier à la commission conciliaire théologique pour la préparation du code du droit canon ou du Catéchisme de l’Église catholique. En 1969, il rejoint la commission théologique internationale.
Il est nommé évêque auxiliaire de Rancagua (Chili) en 1984 et est ordonné à Saint-Pierre par Jean Paul II en personne. Le pape l’en nomme l’administrateur apostolique le 25 novembre 1987 puis évêque la même année. En 1993, il le nomme enfin évêque de Valparaiso, la seconde ville du pays.
Son action pastorale au Chili ne l’a pas empêché de rester très présent à Rome: en 1993, il est appelé à venir prêcher les exercices spirituels au pontife. En 1996, ce dernier décide de l’installer définitivement dans la capitale italienne en le nommant pro-préfet puis préfet en 1998 de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements.
La même année, il est créé cardinal par Jean Paul II. Il reste en poste jusqu’en 2002, année où il prend sa retraite, ayant atteint les 75 ans réglementaires.
Ces dernières années, sa complaisance vis-à-vis du régime de Pinochet ou encore son attitude face aux abus, notamment ceux commis par l’ancien prêtre Fernando Karadima, avaient été critiqués. En 2015, il avait aussi haussé la voix pour supplier le pape François de mettre un terme à la «désorientation généralisée» qu’il déplorait dans le cadre du Synode sur la famille.
Suite au décès du cardinal Estevez, le collège cardinalice ne compte plus que 215 membres, dont 121 électeurs et 94 non électeurs. (cath.ch/imedia/cd/rz)
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