Le pape met en garde les religieuses contre les «diables polis»

C’est en toute discrétion que le pape François est sorti du Vatican pour aller en voiture rendre visite à la congrégation féminine des Filles de Marie-Auxiliatrice, dans leur quartier général au nord de Rome, a rapporté le Bureau de presse du Saint-Siège le 22 octobre 2021. À l’occasion de leur Chapitre général, il leur a rappelé que « le pire » mal qui menace la vie religieuse est la « mondanité spirituelle ».

Devant 200 religieuses – plus connues sous le nom des « Salésiennes de Don Bosco » – et dans une ambiance chaleureuse – le pape a par exemple été accueilli avec un verre de maté -, le pontife argentin a délivré un discours dans un mode qu’il affectionne particulièrement, improvisant sans modération des anecdotes et des conseils spirituels.

Il a particulièrement insisté sur « le pire mal » qui touche l’Église, celui de « la mondanité spirituelle ». Elle est selon lui le moyen que le diable utilise pour entrer dans les congrégations religieuses. « Il n’entre pas par la force, non, il entre poliment : il sonne la cloche, il dit bonjour », a prévenu le chef de l’Église catholique, allant même jusqu’à parler de « diables polis ».

Et de mettre en garde les religieuses, ces personnes qui ont tout quitté, « qui ont renoncé au mariage, aux enfants, à la famille… et qui finissent «vieilles filles» », a-t-il poursuivi, s’excusant du terme. Pour lui, la mondanité spirituelle débute lorsqu’on commence à se préoccuper des choses du monde, à vivre dans une forme de « paix sophistiquée ».

Dans une vie communautaire, cela passe par ces réflexions qui viennent assombrir l’horizon : « elle ne m’a même pas regardée, elle m’a insultée, elle… », a détaillé le pontife.

Le pape a par ailleurs insisté sur la paix qui devait pouvoir se lire sur le visage d’un religieux. « Pour moi, une chose très laide est un religieux en colère, un religieux qui semble prendre son petit-déjeuner non pas avec du lait mais avec du vinaigre », a-t-il confié, les exhortant à être des « mères » emplies de tendresse et proches des gens.

« N’isolez jamais les personnes âgées ! »

Dans son adresse, le pape a voulu également insister sur la nécessité de préserver les liens entre les générations au sein des communautés. « N’isolez jamais les personnes âgées ! » leur a-t-il demandé, leur expliquant qu’elles étaient « le trésor de l’histoire », qu’elles portaient la « grande sagesse de la vie ».

Se remémorant l’histoire d’une congrégation en Argentine qui avait décidé de rassembler les personnes âgées dans une seule maison, il a assuré qu’il s’agissait-là d’un « péché contre la famille ». Il a rappelé le « devoir » des jeunes de s’occuper des personnes âgées et d’apprendre d’elles.

Il a aussi convié les religieuses qui s’apprêtent à célébrer le 150e anniversaire de la fondation de la congrégation à redécouvrir la grâce des origines : « l’humilité et la petitesse des débuts ».

La congrégation des Filles de Marie-Auxiliatrice a été fondée en 1872 par le saint prêtre italien Marie-Dominique Mazzarello. Reconnu depuis 1922 par le Saint-Siège, cet ordre de spiritualité salésienne se consacre en particulier à l’enseignement, aux soins des malades et aux œuvres sociales dans environ 70 pays. Il comptait plus de 14’000 religieuses en 2018. (cath.ch/imedia/hl/mp)

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