Abus: l’Église de France reconnaît sa «responsabilité institutionnelle»

Les évêques de France ont reconnu le 5 novembre 2021 «la dimension systémique de des violences sexuelles au sens où elles ne sont pas seulement le fait d’individus isolés mais ont été également rendues possibles par un contexte global».

S’exprimant face à la presse, le président de la Conférence des évêques de France (CEF), Mgr Eric de Moulins-Beaufort, a révélé que ses pairs, réunis en assemblée plénière à Lourdes, avaient voté le matin même pour vérifier qu’ils «étaient bien d’accord» sur la «responsabilité institutionnelle de l’Église dans les violences qu’ont subies tant de personnes victimes», rapporte le quotidien La Croix. L’archevêque de Reims a reconnu «la dimension systémique de ces violences, au sens où elles ne sont pas seulement le fait d’individus isolés mais ont été également rendues possibles par un contexte global».

Ce vote intervient six mois après une première résolution prise sur ces deux points, lors de l’Assemblée plénière du printemps 2021. «Les évêques ont voulu réaffirmer leur responsabilité, de façon plus nette et avec des mots plus clairs», a expliqué le Père Hugues de Woillemont, secrétaire général et porte-parole de la CEF.

Pour Mgr de Moulins-Beaufort il s’agit d’une «étape franchie», ouvrant la voie à un «devoir de justice et de vérité». Les évêques doivent se concerter sur la question des réparations dans l’après-midi du 5 novembre, avec 130 personnes, majoritairement des laïcs représentant divers mouvements d’Église, ainsi qu’avec des religieuses et des religieux.

Manifestations annoncées

Se réjouissant de la participation des laïcs, le Père de Woillemont a souligné qu’une réflexion commune allait se poursuivre, appuyée sur «l’engagement réaffirmé des évêques pour la réparation». «Nous allons étudier avec des juristes comment la responsabilité de l’Église peut se concrétiser », a-t-il indiqué, avant d’ajouter que l’Église «s’est engagée à réparer toutes les victimes».

Il est difficile d’évaluer pour l’heure si ce message suffira à apaiser les mouvements de victimes qui attendaient depuis longtemps cette reconnaissance et réclament des réparations et des réformes. Deux manifestations sont prévues devant la Conférence des évêques de France, avenue de Breteuil à Paris, et à proximité de l’hémicycle Sainte-Bernadette, à Lourdes, samedi 6 novembre à 14 heures. (cath.ch/cx/mp)

Maurice Page

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