Procès de l'immeuble de Londres: trois évolutions à connaître

Le procès de l’immeuble de Londres reprendra le 17 novembre 2021 au Vatican pour une quatrième audience. Depuis le 6 octobre, les différents acteurs de cette grande affaire financière ont continué d’avancer leurs pions.

Ce procès concerne l’acquisition par le Saint-Siège d’un immeuble à Londres à partir de 2013, opération dans laquelle le Vatican aurait perdu entre 76 et 166 millions d’euros selon le Saint-Siège. Dix personnes, dont un cardinal, l’Italien Angelo Becciu, doivent répondre du rôle qu’ils ont joué dans cette affaire complexe.

Deux jours avant la reprise du procès, l’agence I.MEDIA revient sur les trois évolutions importantes survenues depuis l’audience du 6 octobre.

1. Un dossier enfin complet, mais pas pour tout le monde

Lors des premières audiences, les débats s’étaient empêtrés dans des questions de procédures, les avocats de la défense soulignant que de nombreuses pièces manquaient au dossier, notamment un enregistrement clé d’un témoin central, Mgr Alberto Perlasca. Le 6 octobre, le juge Giuseppe Pignatone avait rejeté la demande de nullité émise par la défense, mais demandé que tous les dossiers manquants – entretien vidéo de Mgr Perlasca compris – soient intégrés au dossier d’ici le 3 novembre.

Les dossiers ont finalement bien été déposés par le Promoteur de justice Alessandro Diddi. Cependant, six avocats de la défense, notamment celui du cardinal Becciu, ont déploré de nombreuses coupes dans les vidéos, parlant d’un dossier «encore incomplet». Le bureau du Promoteur s’est défendu en affirmant que les 2% des enregistrements manquants ne concernaient pas l’enquête mais d’autres affaires judiciaires en cours.

2. Le 60 Sloane Avenue pourrait être vendu

Le 7 novembre, une information importante pour le procès a été révélée par le Financial Times: le Saint-Siège tenterait de vendre le bien immobilier au cœur du scandale – le tristement célèbre numéro 60 de Sloane Avenue, à Londres.

La vente, qui pourrait se faire autour d’une somme avoisinant les 230 millions d’euros, signifierait une perte de près de 115 millions d’euros pour le Saint-Siège. Ce dernier n’a pas confirmé l’information et aucun détail n’a été communiqué quant à un potentiel acquéreur.

3. Le cardinal Becciu se défend

Enfin, le 13 novembre, soit quatre jours avant la reprise du procès, le cardinal Becciu s’est publiquement exprimé dans son diocèse d’Ozieri, en Sardaigne.

Dans son fief, où était célébrée la Journée mondiale des pauvres, le Sarde a pris à contre-pied les accusations portées à son encontre, se disant «fier» d’avoir pu aider les siens et vantant les «merveilleux résultats» des aides financières apportées à son diocèse d’origine.

Les enquêteurs du Saint-Siège reprochent au haut prélat d’avoir autorisé le financement – à hauteur de 600’000 euros pour le Saint-Siège et 225’000 pour la Conférence des évêques d’Italie – de la coopérative de son frère à Ozieri, via la Caritas locale. Des sommes qui n’auraient pas été utilisées de manière appropriée.

«Pourquoi me massacrer moi, ma famille, ce diocèse?», s’est-il exclamé devant l’assistance rassemblée dans la basilique Sant’Antioco di Bisarcio.

«Ils m’ont attribué des comptes dans des paradis fiscaux, mais le paradis que je connais est bien différent», a enfin affirmé le cardinal Becciu, en présence de son frère Tonino, responsable de la coopérative Spes. Il a dénoncé les «calomnies» dont ils ont été victimes et s’est dit certain de pouvoir prouver son innocence. (cath.ch/imedia/cd/rz)

I.MEDIA

Portail catholique suisse

https://www.cath.ch/newsf/proces-de-limmeuble-de-londres-trois-evolutions-a-connaitre/