Homélie du 12 décembre 2021 (Lc 3,10-18)

Chanoine Claude Ducarroz – Cathédrale Saint-Nicolas, Fribourg

Enfin un peu de joie dans ces liturgies de l’Avent. Et même beaucoup.
Dans la lecture du prophète Sophonie, Israël est invité à bondir de joie, à éclater en ovation parce que le Seigneur son Dieu est en lui.
L’apôtre Paul en rajoute une couche en écrivant aux chrétiens de Philippe : « Soyez toujours dans la joie, car le Seigneur est proche. »


Et que va dire notre Jean-Baptiste, souvent considéré comme un prophète de malheurs ?
Il a accompli son travail. Il a baptisé des gens dans l’eau du Jourdain, non sans les avertir : « Il vient celui qui est plus fort que moi. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. » Le précurseur est assez fidèle à lui-même. Il annonce du blé à battre et de la paille à brûler au feu, mais c’est quand même, globalement, une bonne nouvelle, celle du salut par le Sauveur, le Christ.
Les gens ont bien compris. Le baptême – tout baptême – est une plongée dans le bain de la miséricorde de Dieu. C’est une grâce totale, gratuite, sans condition. Une grande histoire d’amour.

Etre baptisé, ça change ma vie


Mais on ne ressort pas de cette immersion comme on y est entré. On peut appeler cela une conversion, ou une transfiguration, ou un passage pascal. Être baptisé, ça change la vie, ça change ma vie.
Elles l’avaient bien compris, les foules qui se pressaient au bord du Jourdain. C’est pourquoi les gens demandent spontanément à Jean-Baptiste : « Que devons-nous faire maintenant ? »
Re-nés de l’eau pure de la conversion, et bientôt re-nés dans l’Esprit de l’Evangile de Jésus, nous sommes des êtres neufs, plus humains puisque davantage en communion avec Dieu et son Messie. Car rien n’est plus humain que ce qui est plus proche du divin.
On aurait pu s’attendre à des conseils très religieux, à des injonctions spirituelles, à des invitations mystiques. Et les réponses du Baptiste sont étonnamment concrètes, et même assez terre à terre.

Une pastorale de proximité


Bien sûr, elles ne disqualifient pas la religion, ni la spiritualité, ni la mystique. Mais elles s’adaptent merveilleusement à la condition de la vie présente des interlocuteurs. C’est de la pastorale de proximité et de milieu.

3e DIMANCHE DE L’AVENT DE GAUDETE
Lectures bibliques : Sophonie 3, 14-18a; Cantique Isaïe 12, 2-3.4bcd.5-6; Philippiens 4, 4-7; Luc 3, 10-18

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