Deux initiatives populaires pour réduire le nombre d'avortements

Des femmes parlementaires issues de l’UDC ont lancé, le 21 décembre 2021, deux initiatives populaires liées à l’avortement. La première demande d’imposer un délai de réflexion d’une journée avant la décision, l’autre vise à empêcher les interruptions de grossesse tardives.

Des femmes politiques de l’UDC ont lancé deux initiatives pour réduire le nombre d’avortements en Suisse. Les initiantes, réunies autour des conseillères nationales Andrea Geissbühler (UDC/BE) et Yvette Estermann (UDC/LU), expliquent le lancement des initiatives «La nuit porte conseil» et «Sauver les bébés viables» par le rejet d’interventions correspondantes au Parlement.

La première initiative veut introduire un délai de réflexion d’un jour avant toute interruption volontaire de grossesse. »Pour toute décision importante dans la vie, il vaut la peine de laisser passer d’abord une nuit, le temps de la réflexion, et agir seulement après», relève Lucie Rochat, présidente des Femmes UDC romandes. 18 pays européens appliquent déjà des délais de réflexion de différentes durées. Les initiantes estiment qu’un jour de réflexion permettrait de réduire de 10% les interruptions de grossesse en Suisse.

Le texte demande aussi que les médecins remettent systématiquement à la femme enceinte un guide de tous les centres d’aide et de conseil offrant une aide psychologique, financière ou matérielle aux futures mères.

Non aux avortements tardifs

La seconde initiative s’oppose à la pratique des avortements tardifs, qu’elle qualifie de «choquante». «Sauver les bébés» veut garantir aux enfants à naître un droit absolu à la vie dès le moment où ils pourraient survivre et respirer en dehors du ventre de leur mère, de la même manière que les prématurés. Aujourd’hui, les progrès de la néonatologie permettent de sauver les prématurés dès la 22e semaine de grossesse , à condition qu’ils reçoivent des soins appropriés. Les grossesses qui mettent la femme enceinte en danger de mort sont exceptées si ce danger est imminent et qu’il est impossible à écarter d’une autre manière, précise le texte de l’initiative. Selon les initiantes, une centaine de bébés seraient ainsi concernés chaque année.

Le délai de récolte des signatures ouvert le 21 décembre 2021 court jusqu’au 21 juin 2023.

Au sein du comité d’initiative on trouve également l’ancien conseiller national et conseiller d’Etat valaisan Oskar Freysinger, ainsi que les conseillers nationaux Benjamin Roduit (Le Centre/VS) et Erich von Siebenthal (UDC/BE).  (cath.ch/com/mp)

10’906 avortements en 2020
En 2020, 10’906 interruptions de grossesse ont été pratiquées en Suisse, un peu plus qu’en 2019. Il y en a eu en moyenne 6,8 pour 1000 femmes âgées entre 15 et 44 ans.  La plupart des avortements ont eu lieu dans les huit premières semaines de grossesse et 95% d’entre elles ont été réalisées avant la douzième semaine.
Après avoir suivi une baisse depuis 2010, le taux d’interruptions de grossesse a augmenté depuis 2017. Pour 1000 naissances vivantes, on comptait environ 127 grossesses interrompues en 2020.
Les taux d’interruption de grossesse varient beaucoup d’un canton à l’autre: Appenzell Rhodes-Intérieures et Uri affichent les taux les plus bas, avec 2,5 interruptions pour 1000 femmes. Genève présente le taux le plus élevé (10,9), suivi de Vaud et de Bâle-Ville (9,1). MP

Maurice Page

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