Caritas Suisse s’engage contre la précarité des femmes

En Suisse, les femmes sont nettement plus affectées par la pauvreté que les hommes. Caritas Suisse propose un certain nombre de solutions pour lutter contre ce phénomène dont les causes sont structurelles.

Selon l’Almanach social 2022 de Caritas, la pauvreté des femmes a deux causes principales: les conditions de travail souvent précaires et leurs conséquences sur les assurances sociales, ainsi que la non prise en compte du fait que ce sont elles qui accomplissent en grande partie le travail de soins non rémunéré.

Les femmes plus actives dans le soin aux proches

Les femmes travaillent souvent dans des secteurs mal rétribués comme la santé et le social, la vente, l’hôtellerie et la restauration ou le nettoyage. Cette situation entraîne une couverture sociale insuffisante.

A ces conditions de travail précaires s’ajoutent parfois des circonstances familiales compliquées. La pauvreté affecte ainsi particulièrement les familles monoparentales, tenues dans la plupart des cas par des femmes.

Les statistiques montrent que les femmes consacrent presque deux fois plus de temps que les hommes aux tâches ménagères et aux soins des enfants, mais aussi des proches âgés.

En Suisse, la garde externe des enfants coûte plus cher que dans tous les autres pays de l’OCDE, remarque l’œuvre d’entraide catholique, dans un communiqué du 20 janvier 2022. Il manque à certains endroits des places fortement subventionnées pour les ménages à faibles revenus.

Pour la gratuité de l’accueil extrafamilial

Caritas estime ainsi que le travail salarié doit assurer la subsistance.

En Suisse, la sécurité sociale est principalement couplée à l’activité professionnelle. Pour l’organisation catholique, il faut donc faire en sorte que les gens aient droit à un travail qui leur permette de vivre décemment. «Il n’est pas admissible que les activités centrées sur l’être humain, comme les soins et la prise en charge, soient beaucoup plus mal rémunérées que celles de la branche des finances par exemple».

L’œuvre d’entraide préconise en outre des modèles de travail qui permettent de concilier facilement vie professionnelle et familiale. L’économie peut jouer ici un important rôle pionnier dans l’introduction d’un congé parental et dans l’abaissement du temps de travail hebdomadaire pour les employés du segment à bas salaire assumant des responsabilités familiales. L’offre d’accueil extrafamilial et parascolaire doit pour ce faire répondre à la demande, estime Caritas. Elle demande sa gratuité pour les familles en situation de pauvreté. (cath.ch/com/rz)

Raphaël Zbinden

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