Alors qu’un rapport vient de mettre en cause Benoît XVI dans sa gestion de cas d’abus sexuels lorsqu’il était archevêque de Munich, le pontife argentin a affirmé à nouveau la « ferme décision » de l’Église de « rendre justice aux victimes d’abus » en « appliquant avec une attention et une rigueur particulière la législation canonique prévue ».
Évoquant la mise à jour en décembre dernier des Normes sur les crimes réservés à la Congrégation pour la Doctrine de la foi, le pontife a déclaré que si l’action judiciaire ne suffisait pas pour « endiguer le phénomène », elle était « une étape nécessaire pour rétablir la justice, réparer le scandale et amender le coupable ».
Dans son discours devant la CD, le pontife a en outre plaidé pour le discernement face aux « prétendus phénomènes surnaturels » comblant un « besoin de spiritualité » actuel. Il a souhaité que le peuple de Dieu reçoive « des indications sûres et solides » de la Congrégation .
Le pape a aussi demandé à la Congrégation de « défendre et « promouvoir la foi », afin que l’Église ne soit pas réduite à une « agence humanitaire ». « La foi doit être le cœur de la vie et de l’action de tout baptisé. «Une foi qui ne soit pas « générique ou vague comme du vin dilué », ni « tiède ou routinière » mais « honnête ».
Le pape a aussi évoqué une autre charge dévolue à ce dicastère: la dissolution du lien matrimonial in favorem fidei. Par cette mesure, Rome dissout un mariage naturel contracté entre deux non-baptisés si l’un des deux vient à se convertir et souhaite être libre de se marier sacramentellement.
Il ne s’agit pas seulement, a expliqué le pontife, de « mettre fin canoniquement à un mariage qui a déjà échoué de fait », mais de « favoriser la foi catholique dans la nouvelle union et dans la famille » qui en naîtra.
Évoquant le parcours commencé en octobre dernier sur le thème de la synodalité, le pape a souligné une fois encore que le Synode n’était pas « un Parlement », et qu’il ne consistait pas à « écouter tout le monde, faire une enquête » et faire des votes. Pour un vrai synode, il a invité à « discerner continuellement les opinions, les points de vue, les réflexions », et à laisser agir « le personnage le plus important », l’Esprit Saint.
Enfin, le pape a exhorté la Congrégation présidée par le cardinal Luis Francisco Ladaria Ferrer à redire « à temps et à contretemps », fidèle à deux millénaires d’enseignement ecclésial, que « la dignité de tout être humain a un caractère intrinsèque et vaut depuis sa conception jusqu’à sa mort naturelle ». (cath.ch/imedia/ak/mp)
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