Vatican: le procès de l’immeuble de Londres tarde encore à démarrer

Après une audience de 42 minutes, le 25 janvier 2021, le juge Giuseppe Pignatone a été forcé de renvoyer, le procès dit «de l’immeuble de Londres», dans lequel le cardinal Becciu est accusé de détournement de fonds, à une prochaine audience fixée au 18 février.

Durant cette phase procédurale, quelques progrès ont été cependant réalisés, notamment concernant les quatre accusés «exfiltrés» de la procédure depuis l’audience du 17 novembre dernier. Le promoteur de justice Alessandro Diddi a en effet déposé, juste avant le début de l’audience, les demandes d’assignation de Raffaele Mincione, Nicola Squillace, Fabrizio Tirabassi et Mgr Mauro Carlino. À noter que ces derniers ne se sont pas présentés aux interrogatoires prévus par le promoteur. 

Pris de court, le juge Pignatone a d’ailleurs été forcé de commencer l’audience avec plus de deux heures de retard, et devra statuer sur leur réintégration au procès en février. Parmi les sept nouveaux dossiers déposés par Alessandro Diddi, se trouvaient également des éléments concernant un des chefs d’inculpation du cardinal Angelo Becciu qui avait été temporairement abandonné en novembre, celui de subornation de témoin. Chef d’inculpation qui a donc été réintégré au contraire de celui de détournement de fonds qui concernait Tommaso Di Ruzza, ancien président de l’autorité anti-blanchiment du Vatican, l’ASIF (Autorité de surveillance et d’information financière). 

Ultimes recours des avocats

La plus grande partie de l’audience concernait les derniers recours et demandes d’annulation des avocats de la défense. Ceux-ci ont encore une fois dénoncé l’absence de nombreuses pièces au dossier, le juge donnant au promoteur jusqu’au 31 janvier pour évaluer les éléments manquants.

Seul autre fait notable lors de l’audience, l’absence pour la première fois du cardinal Becciu, unique accusé à avoir assisté à toutes les audiences jusqu’alors. L’explication a été donnée par les avocats, qui ont déclaré que le cardinal ne souhaitait pas assister à une demande d’annulation spécifique que ses représentants ont alors présentée au juge. 

La défense du haut prélat reproche une question posée au témoin clé de l’affaire, Mgr Alberto Perlasca, sur d’éventuels «rapports intimes» entre le cardinal Becciu et Cecilia Marogna – l’interrogé répondant qu’il n’en savait rien. Une question de moralité, selon l’avocat de l’ancien préfet de la Congrégation pour les causes des saints, et donc en contradiction avec un article du code de procédure du Vatican qui stipule qu’une personne ne peut être interrogée sur des questions d’ordre moral dans une procédure judiciaire. (cath.ch/imedia/cd/ic/bh)

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