Le pontife a rappelé qu’être correctement informé était un «droit humain» et a souligné que la recherche de la vérité de pouvait être assujettie à une logique purement commerciale.
Le pape François a reçu, dans la salle Clémentine du Palais apostolique du Vatican, une centaine de personnes ayant travaillé pour le projet «Catholic fact-checking», d’avril à septembre 2021. Emmené par le réseau catholique mondial Aleteia, ce consortium agrégeant 36 médias catholiques a pour but de contribuer à clarifier les informations fausses, confuses ou délétères circulant sur vaccin. Le projet a été sélectionné par le «Fonds de lutte contre la désinformation sur les vaccins du COVID-19» créé par Google News Initiative.
«Votre initiative a commencé comme un consortium pour faire front commun pour la vérité », a relevé le pontife, heureux que des médias catholiques se soient assemblés en réseau, avec des experts, pour déceler les fake news sur les vaccins Covid-19. Ce partage de compétences est déjà pour lui un message dans une époque blessée par la pandémie et les divisions qu’elles soulèvent. Il a spécialement salué Vincent Montagne, président du groupe Media-Participations, qui venait de lui présenter l’esprit de ce consortium.
Dans son discours, le pape, qui dès le début de la crise sanitaire a pris fait et cause pour la vaccination, a pointé du doigt la propagation de l’»infodémie». Elle est la « déformation de la réalité basée sur la peur », a-t-il résumé. En clair, la multiplication et la superposition des informations, des commentaires et avis dits «scientifiques» finissent par dérouter les lecteurs et les auditeurs.
D’où l’importance d’être présent sur internet et de s’allier à la recherche scientifique pour fournir des nouvelles sérieuses. Car être correctement informé est un droit humain, a insisté le pape. Un droit qui doit être garanti à tous, notamment aux plus vulnérables.
Si les fake news doivent être combattues, l’évêque de Rome a tenu à préciser que les personnes qui y adhéraient devaient toujours être respectées. Le journaliste chrétien ne doit dès lors pas s’opposer à elles, en adoptant par exemple une attitude de supériorité.
« Nous devons respecter les doutes, les inquiétudes et les questions des gens, en essayant de les accompagner sans jamais les traiter avec condescendance ». Sortant de ses notes, il a encouragé au dialogue avec les sceptiques.
Il a enfin exhorté les journalistes à ne jamais se lasser de « vérifier les informations, de présenter correctement les données, d’être toujours à l’affût ». Et de mettre en garde en rappelant que la recherche de la vérité ne peut être soumise à une « perspective commerciale, aux intérêts des puissants, aux grands intérêts économiques ».
Pour promouvoir une société justement informée, il s’agit de chercher un antidote aux « algorithmes conçus pour maximiser la rentabilité commerciale ». Il a alors souligné que, sans un correctif éthique, ces algorithmes génèrent des « environnements d’extrémisme et conduisent les gens à une radicalisation dangereuse ». (cath.ch/imedia/hl/mp)
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