APIC – REPORTAGE

« Mesdames et messieurs, nous arrivons à Jérusalem » (260793)

Fribourg: Un « camp vocations » propose un voyage peu commun

Soeur Claudia Bachmann, Agence APIC

Fribourg, 26juillet(APIC) C’est à un voyage peu commun sur les pas de Jésus que le « camp spectacle », l’un des 17 « camps vocations » organisés cette

année en Suisse romande, avait convié ces jours-ci le public fribourgeois.

A Marly, Fribourg et Bulle, les 48 jeunes de moins de 16 ans et leurs 14

animateurs ont réussi à merveille à plonger près de 400 auditeurs dans une

atmosphère d’évasion touristique… et à poser la question du choix de la

« vie », avec ses conséquences. A partir d’une méditation sur l’Eucharistie.

Jeudi 22 juillet en l’église de Marly, vendredi 23 à Ste-Thérèse, à Fribourg et samedi 24 en l’église de Bulle, les jeunes participants de ce

« camp voc » d’un genre particulier ont présenté un spectacle largement improvisé, tout en spontanéité. Ils s’étaient retrouvés pour ce camp le 17

juillet à Falli-Hölli, près de Plasselb, pour monter « Le chemin de la Vie »

en quatre jours de méditation sur l’ »Eucharistie », le thème principal de

tous les « camps voc » de cet été, organisés avec l’appui du Centre romand

des vocations (CRV) à Lausanne.

Un voyage peu commun, en effet! Le Saint-Sacrement exposé au début,

« pour nous mettre en présence du Seigneur », dit Philippe Dupraz, 33 ans,

maraîcher fruitier à Genève et pour la première fois responsable du « camp

spectacle ». L’introduction vous plonge immédiatement dans l’atmosphère:

« …puisqu’on meurt encore de manque d’amour et de dignité. Nous faisons

mémoire du Christ… les chrétiens sont d’autres Christ, alors… »

Les chrétiens sont d’autres Christ, alors…

Alors! AIR SHALOM vous « transporte » dans le pays que Jésus a foulé de

ses pieds. « Hevenu shalom alechem », le chant d’accueil retentit. Les touristes descendent de l’avion. Commence le périple des voyageurs. Evidemment,

leurs goûts diffèrent. Il leur faut trouver un âne, d’autres choisissent un

chameau pour faire les kilomètres qu’ils se sont proposés. La découverte du

désert et de l’oasis. Le commerce. De beaux pendantifs proposés aux passants, des blousons cools. Le pigeon voyageur, la « poste » la plus sûre, la

plus rapide. L’auberge. Puis les pèlerins, assoiffés de découvrir le cadre

dans lequel Jésus a vécu. La visite à Emmaüs. Le choix entre le judo et la

plage. Manger une glace par cette chaleur. Enfin la décision d’une visite

guidée du musée « Bastakroff » réputé pour ses chef-d’oeuvres et son excellente climatisation.

Suit l’explication des superbes tableaux, toujours représentés par les

jeunes eux-mêmes: la Sainte-Cène, Ponce Pilate, Zachée, le reniement de

Pierre, l’aveugle, la Samaritaine. Le contexte biblique ne manque pas et

l’imagination va bon train, car c’est aux participants du camp qu’appartient l’ensemble de l’oeuvre: les paroles, le décor, la mise en scène. Les

animateurs, eux, avaient préparé un canevas dépouillé du voyage, prévu les

textes bibliques, les chants, le matériel bien sûr.

Un spectacle au nom de Dieu

« Monter un spectacle, en quelques jours, au nom de Dieu, c’est formidable », s’exclame Raphaël, du Valais. Il a 15 ans. Il aime le théâtre. Laetitia, une valaisanne du même âge, fait du théâtre même hors du camp. C’est

la deuxième fois qu’elle s’est inscrite à cette semaine proposée comme une

reflexion sur le choix de vie. Elle est venue recevoir, et donner. Heureuse

d’avoir « construit quelque chose ensemble » et de « faire passer la parole de

Dieu ».

Pour Maryline, qui a 14 ans, c’est le sixième camp, mais le premier

« camp spectacle ». Un moment important. Un choix à faire. Elle s’y prépare:

« Je réfléchis à ce que je vais faire dans la vie, j’écoute, je trie, je

choisis. » « La messe, pour moi, avant – excusez-moi – mais je m’emmerdais.

J’y allais parce que mes parents m’y obligeaient. Maintenant, mon regard a

changé. Je ressens différemment. C’est allé plus profond, droit au coeur.

Jamais je n’avais ressenti auparavant un amour si fort, de la part de mes

collègues, et de Dieu! »

Pascale a 17 ans. Elle est vaudoise et fait pour la première fois partie

du groupe des animateurs, alors qu’elle a déjà participé à 8 camps vocations. « Cela change. J’avais envie d’avancer, de vivre un camp du côté des

animateurs. Ici, l’intégration était facile. » L’entraide et l’amitié entre

tous les participants touchent beaucoup les jeunes. « Il n’y a pas de bagarres », se réjouit Pierre, 14 ans, du Jura. « Ma manière de prendre l’Eucharistie a changé. Je me suis rapproché de Jésus. »

C’est en sortant de la messe que tout commence

Les journées des jeunes sont bien meublées. Le texte du spectacle se

construit d’après le travail des carrefours. Tout se fait ensemble, en

groupe. Pour plusieurs, c’est « l’apprentissage de l’adoration. Chaque jour

on leur a proposé un moment devant le Saint-Sacrement », précise Esther, une

animatrice de 19 ans qui vient de terminer son école de commerce. Chaque

jour la messe aussi. L’abbé Jean-Marie Peiry, curé de Châtel-St-Denis, assure le service d’aumônier. Rachel, 22 ans, donne dans le groupe le témoignage d’une jeune mariée. Stéphane, Daniel et Pierre-Alain mettent leurs

connaissances techniques côté ordinateur, musique et éclairage au service

du groupe. Anne et Jacques s’occupent de la bonne humeur qui passe par

l’estomac… j’en passe. Une équipe unie et appréciée par les jeunes.

« Communier au corps du Christ, c’est se mettre au travail »

« Communier au corps du Christ, c’est se mettre au travail ». Les jeunes

l’ont bien compris. Et le spectacle pose les jalons: « Cela vous sert donc à

quoi, vous chrétiens, d’avoir la foi, de croire en un même Dieu, si vous ne

vous entendez pas entre vous? » « En sortant de la messe tout n’est pas fini,

bien au contraire, c’est maintenant que tout commence », entend-on durant le

spectacle, « car communier… c’est une tâche à faire, un ouvrage. Il faut

passer à l’action. » « Accueillir le Christ en nous devrait nous amener à

changer les choses, à réinventer un monde nouveau », s’exclame le touriste

No 3. Et le touriste No 5 de répondre: « Oui, un monde où enfin les hommes

seront frères ».

Une parabole pour aujourd’hui

Réponse du pèlerin qui découvre que Jésus est comme un cadre qui entoure

sa vie: « Si Jésus était un artisan, je serais un des outils dont il se sert

pour construire son oeuvre. Si Jésus était un oasis, je serais un chameau

qui viendrait s’abreuver à sa source. Si Jésus était un âne, je serais sa

charge par le poids de mes péchés. Si Jésus était une auberge, je serais

une des fenêtres qui offre au monde un regard vers l’intérieur. Si Jésus

était un pigeon voyageur, je serais un de ses messages où il a écrit une

partie de la Bonne Nouvelle. Si Jésus était un désert, je serais un cactus

qui peut grandir malgré la sécheresse ». Langage riche en images, comme une

parabole, écrit pour chacun d’entre nous, aujourd’hui. (apic/cb)

Encadré

Les « camps voc » 1993

17 camps vocations se déroulent cet été en Suisse romande. Ils regroupent

près de 600 enfants et jeunes entre 10 et 25 ans et environ 170 animateurs.

Il y en a pour tous les goûts, proposant en parallèle avec le cheminement

« spirituel » une semaine de vélo, de chant, de marche… Leur but: apprendre

la vie de groupe; réfléchir sur les orientations de la vie, les choix, les

responsabilités, le rôle de chacun dans le monde et l’Eglise d’aujourd’hui.

Ces camps sont généralement accompagnés par une équipe formée de couples,

religieux, prêtres, jeunes filles et jeunes gens pour présenter la diversité des vocations à la recherche du Christ. Ils sont proposés par le Centre

Romand des Vocations (CRV) à Lausanne qui a fêté en 1992 ses 25 ans et se

tient à disposition pour tout renseignement: CRV, Grotte 8, 1003 Lausanne,

tél. 021/23 41 12. (apic/cb)

webmaster@kath.ch

Portail catholique suisse

https://www.cath.ch/newsf/apic-reportage-59/