Un abandon face à l’ennemi, affirme Mgr Tissier de Mallerais

Les bénédictins traditionalistes du Barroux rallient le Vatican (220888)

Rickenbach/Le Barroux, 22août(APIC) Nouvelle défection dans les rangs du

mouvement traditionaliste de Mgr Lefebvre. Après le ralliement à l’Eglise

catholique le 10 février dernier des bénédictins traditionalistes du monastère Saint-Joseph de Clairval, à Flavigny-sur-Ozerain, dans le diocèse

de Dijon, voilà qu’un nouveau monastère traditionaliste se rallie à Rome.

Une cinquantaine de moines bénédictins, avec à leur tête Dom Gérard, prieur

du monastère Sainte-Madeleine du Barroux, dans le Vaucluse, viennent en effet d’accepter un accord avec le Vatican, « sans contrepartie doctrinale et

sans être déloyaux à Mgr Lefebvre ».

Le nouvel évêque traditionaliste Bernard Tissier de Mallerais, secrétaire général de la Fraternité sacerdotale St-Pie X à Rickenbach (SO), dans

une interview accordée à l’agence APIC, a qualifié cet abandon de « passage

à l’ennemi ». Même si ce monastère bénédictin n’appartenait pas structurellement à la Fraternité St-Pie X, il avait de nombreux liens avec Mgr Lefebvre : c’est lui qui a ordonné les prêtres du Barroux. Il y avait des

liens d’échange et d’amitié avec la Fraternité depuis le début de son existence, il y a une quinzaine d’années, relève-t-il. Mgr Tissier de Mallerais

estime que cette défection « montre certainement vis-à-vis de Mgr Lefebvre

une ingratitude… » Et d’affirmer que les moines de Flavigny « ont fait

défection en temps de paix, ils ont trahi de sang froid, tandis que les

moines du Barroux nous lâchent en temps de guerre; nous étions frères d’armes et ils rallient le camp ennemi en plein combat, c’est encore beaucoup

plus grave! ».

Dom Gérard : Mgr Lefebvre est tout à fait

orthodoxe du point de vue doctrinal

« Ce qui nous distingue de Mgr Lefebvre, c’est la discipline ecclésiastique », a déclaré Dom Gérard lundi à l’agence APIC. « Il n’y a pas de

différence doctrinale avec lui, parce qu’il est tout à fait orthodoxe du

point de vue doctrinal et nous espérons l’être nous aussi ». Dom Gérard ne

voudrait pas « que Mgr Lefebvre croie qu’on l’abandonne ». Il ne voit pas

pourquoi il lui serait déloyal. La seule différence désormais, souligne-til, c’est qu’il ne lui demandera plus d’ordonner les prêtres de sa communauté, « puisqu’ayant un statut régulier, il faut demander l’ordination de

nos prêtres à un prélat ayant le mandat apostolique, ce qui n’était pas le

cas jusqu’à maintenant ».

Réintégration canonique le 25 juillet et levée de la suspense

C’est en juillet dernier que les prêtres du monastère du Barroux ordonnés par Mgr Lefebvre ont vu leur suspense « a divinis » levée, « dès réception de la lettre signée le 25 juillet par le cardinal Joseph Ratzinger,

préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi et le cardinal Paul

Augustin Mayer, préfet de la Congrégation pour le culte divin ». Dom Gérard

affirme qu’aucune contrepartie doctrinale ou liturgique n’a été exigée pour

cette reconnaissance et que « nul silence n’a été imposé à notre prédication

antimoderniste ». « Ce que nous voudrions surtout, c’est garder notre identité traditionnelle à l’intérieur de l’Eglise officielle, poursuit-il, et

ce statut qui nous est donné n’est pas fait pour nous fermer la bouche;

nous n’avons jamais fait d’erreurs doctrinales et on ne nous a pas demandé

de rétractation ».

Concernant le Concile Vatican II, « on a toujours dit que ce Concile devait être simplement lu et inteprété à la lumière de la grande tradition

doctrinale de l’Eglise ». Et de conclure : « Tout ce qu’il y a de moins bon

ou de mauvais dans le Concile, nous l’écartons dans la mesure ou cela s’oppose à la tradition, comme Mgr Lefebvre l’avait dit ». (apic/be)

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