Rome: «Ordonner les femmes ne leur donnerait pas plus de dignité»

«Il ne manque rien à un baptisé», a affirmé la théologienne italienne Michelina Tenace au Symposium sur le sacerdoce organisé au Vatican, le 18 février 2022. Elle a estimé qu’ordonner les femmes au sacerdoce «ne leur donnerait pas plus de dignité».

Lors d’une table ronde animée par trois femmes, elle a tempéré les revendications d’ouverture du sacerdoce ordonné aux femmes, invitant plutôt à créer de nouveaux ministères.

L’intervenante, qui a fait partie de la première commission d’étude sur le diaconat féminin créée par le pape François en 2016, s’est opposée à l’idée de «rétablir quelque chose du passé», souhaitant davantage une «nouveauté pour aujourd’hui».

«Dérive machiste et cléricaliste de l’Eglise»

Si les diaconesses des premiers siècles ont disparu, cela ne signifie pas que les femmes aient «disparu de l’Eglise», s’est-elle récriée. L’enseignante de l’Université pontificale grégorienne a noté pourtant que l’absence des femmes dans les ministères ordonnés avait coïncidé avec «une dérive ›machiste’, cléricaliste de l’Eglise».

Il est «important et urgent d’instituer des ministères pour les femmes», mais pas pour reconnaître leur dignité, a précisé Michelina Tenace. Et de souligner: «La dignité du baptisé appartient à tous, hommes et femmes. […] C’est une contradiction de penser qu’accorder le sacerdoce aux femmes serait une façon de reconnaître leur dignité».

Diversifier les ministères des femmes

En revanche, diversifier les ministères des femmes – comme l’a fait le pape en leur permettant de devenir lecteur ou acolyte – serait une reconnaissance de la véritable identité de l’Eglise. «C’est l’Eglise qui a besoin des femmes et qui doit les appeler au service», a insisté la théologienne.

Michelina Tenace a estimé par ailleurs que la promotion des laïcs ne devait pas consister à les faire entrer «dans la zone d’ombre du sacerdoce ministériel, le plus proche possible de l’autel». Très applaudie à l’issue de sa prise de parole, elle a invité à ne pas vivre la diversité «l’un contre l’autre, mais à l’avantage les uns des autres». (cath.ch/imedia/ak/be)

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