Une cathédrale pour qui?

A la suite du «non à une messe» en septembre à la cathédrale de Lausanne, à l’occasion  de l’assemblée tenue à proximité par les anciens et actuels gardes suisses à Rome, le Courrier des lecteurs du quotidien vaudois 24 Heures a publié le 17 septembre 2013, page 35,  trois lettres. Celle d’un pasteur : «Et si Jules II revenait à Lausanne ?». Puis d’une lectrice : «Ces censeurs ont déçu bien des Lausannois». Mais également celle d’un médecin politicien de Lausanne : «La situation est plus nuancée».
Formulé – selon l’article de presse, expose l’un des lecteurs – par les responsables de l’Eglise réformée vaudoise, le refus de célébration d’une messe pose à nouveau, aux yeux d’aucuns, la question de l’accès à la cathédrale – édifice propriété de l’Etat de Vaud – aux citoyens, affiliés ou non à des partis politiques ; aux chrétiens, à Lausanne principalement protestants ou catholiques ; à M. et Mme Tout-le-monde.

Pour nombre d’êtres humains, une cathédrale est un lieu de prière ouvert à tout un chacun. Edifice d’importance nationale, voire internationale (notamment à Lausanne), chaque confession chrétienne doit pouvoir y célébrer des offices religieux sans entrave d’aucune sorte. C’est le moins qu’on puisse attendre d’une cité, d’un canton, ajoutent des citoyens de l’Etat de Vaud, canton propriétaire de la cathédrale.
Appartient-il aux représentants d’une Eglise de donner ou refuser aux autres l’autorisation de célébrer ? A cette question, posée par de bonnes gens, s’ajoute celle-ci : en viendra-t-on un jour à attribuer aux citoyens les plus nombreux, attestant leur appartenance à  telle ou telle religion (selon le spécialiste à l’Etat de Vaud, appelé le 18.09.2013, nombres relativement exacts au 01.10.2012 : 242’722 protestants, 263’789 catholiques, 237’464 orthodoxes, musulmans et divers), le droit de prendre part à un service religieux protestant ou à une messe à la cathédrale de Lausanne ? Le bon ordre des choses spirituelles et historiques, mais d’abord le droit, avanceront certains, doit en toute situation l’emporter.

Les autres ? «Mon prochain» vient aussitôt à l’esprit, invite à se plonger dans l’histoire du mot. Jeter un œil au Dictionnaire historique de la langue française (éd. Le Robert). Prochain désigne dans le langage religieux «tout être humain considéré comme un semblable». Du coup vient aux lèvres cet Aime ton prochain comme toi-même que pères et mères dans un passé plutôt récent, ou lointain, lançaient de temps en temps à leur progéniture.
Une cathédrale ? Par nature pour tous, donc soi et les autres, avance Pierre. Assez de ces droits d’interdire, de laisser entendre que, insiste Jacques. Le temps est venu de tout mettre à plat, lance Jean. Et Notre-Dame de Lausanne, qui a son vitrail à la cathé, près du chœur, qu’en pense-t-elle, glisse doucement Valentine…

 

PhilGo

 

Portail catholique suisse

https://www.cath.ch/blogsf/une-cathedrale-pour-qui/