La Collégiale de Neuchâtel, parée pour les 150 prochaines années

Après dix-huit ans de travaux, la Collégiale de Neuchâtel, joyau du patrimoine neuchâtelois et suisse, a achevé une restauration majeure. Pour marquer l’événement, le culte du jour de Pâques sera transmis en eurovision le 17 avril 2022.

La restauration  de la collégiale de Neuchâtel a mobilisé une cohorte de spécialistes – architectes, ingénieurs, conservateurs-restaurateurs, archéologues, artisans spécialisés, entreprises de construction et coûté 26 millions de francs, indique le canton.

« Nous n’avons pas ménagé nos efforts, nous ne nous sommes pas découragés dans les moments critiques, nous avons persévéré et quel résultat aujourd’hui ! Le monument emblématique de notre ville a retrouvé ses couleurs, sa jeunesse, et nous éblouit où que nous posions les yeux », s’est réjouie la conseillère communale Violaine Blétry-de Montmollin, en charge du patrimoine bâti.

Travail de précision avec des apports innovants

Si les façades en pierre d’Hauterive resplendissent déjà depuis plusieurs années, jamais sans doute l’intérieur n’avait pareillement brillé. Les travaux ont permis d’éclaircir les murs, de sauver le plafond bleu étoilé, de faire briller d’un éclat neuf les boiseries et, au sol, de réutiliser les carreaux de 1870 complétés par un terrazzo en graviers du lac.

La collégiale de Neuchâtel domine la vielle-ville et le lac | service de presse © Lucas Vuitel

« Ces travaux font partie de ces interventions marquantes qui se produisent tous les 100 ou 150 ans. La Collégiale ayant beaucoup évolué depuis sa construction au XIIe siècle, nous avons restauré non pas l’église médiévale mais la dernière transformation menée par l’architecte Léo Châtelain au XIXe siècle », a relevé Danilo Mondada qui a mené le projet.

La restauration a permis également des apports innovants, comme la reconnexion de l’église au cloître, coupée autrefois par une ruelle creusée derrière l’église. Une belle salle de réception, appelée « espace St-Guillaume », a été créée et aménagée en vue des réceptions. Enfin une passerelle métallique posée en 2020 complète le chemin de ronde du Châ-teau et offre une vue imprenable sur la ville.

Culte en Eurovision

« L’Église réformée évangélique du canton de Neuchâtel (EREN), aura l’immense privilège de dévoiler le jour de Pâques à des millions de téléspectateurs ce joyau architectural magnifiquement restauré », a annoncé le président du Conseil synodal de l’EREN, Yves Bourquin. Cette célébration sera diffusée en eurovision  en direct de la Collégiale, à 10h sur les trois chaînes nationales suisses, en France, en Belgique et en Italie.

Concerts et inauguration officielle

Autre réjouissance en vue, le Festival d’inauguration organisé par la Société des Concerts de la Collégiale, qui donne six concerts du 17 au 24 avril.

Enfin, dimanche 1er mai aura lieu l’inauguration officielle de la Collégiale, organisée par l’EREN et la Ville. (cath.ch/com/mp)

Informations sur la restauration : www.restaurationcollegialeneuchatel.ch

La collégiale de Neuchâtel au moment de la restauration de Léo Châtelain en 1869

Collégiale Notre-Dame de Neuchâtel
Le chantier de la collégiale de Neuchâtel a débuté aux environs de 1190 par le premier des seigneurs de Neuchâtel, Ulrich II. Le chœur, le chevet, le bas du transept et les travées à l’est ont été construits en premier. La construction s’est achevée vers 1270-1280 par le pignon ouest de la nef et le porche.
Ainsi, la base de la collégiale est construite selon un style roman rhénan. Puis le style change s’approcher de la mode bourguignonne. Notamment le toit couvert de tuiles vernissées. Les parties hautes et le cloître sont de style gothique.
Les tours ne sont construites que plus tard: la tour sud dans la seconde moitié du XIIIe siècle et la tour nord lors de la restauration par Léo Châtelain entre 1867 et 1870. C’est également lors de cette restauration qu’ont été ajoutées les flèches pour donner un côté néo-gothique à la mode à l’époque.
Avant la Réforme, la collégiale était consacrée à Notre-Dame. Elle était desservie par un chapitre de six chanoines. La Réforme arrive à Neuchâtel par Guillaume Farel. En 1530, une majorité de bourgeois votent la Réforme. Le culte catholique est supprimé. Les autels, des tableaux et des statues de la collégiale sont détruits.
Après la restauration de la fin du XIXe siècle, une nouvelle campagne est lancée par le canton en 2009. MP

Maurice Page

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