Homélie TV du 17 avril 2022, Pâques (Jn 20, 1-9)

Mgr Jan Hendriks – Basilique Saint-Nicolas, Amsterdam (Pays-Bas)

Pâques est la fête de la lumière et de la vie,
car le Seigneur est ressuscité, il a vaincu la mort.
C’est le cœur de notre foi chrétienne que nous professons et que nous célébrons le jour du Seigneur, car chaque dimanche est une célébration de Pâques, et chaque eucharistie une célébration du mystère pascal. Aujourd’hui il n’y a rien d’autre que cette lumière brillante : nous célébrons la Pâque du Seigneur ! Il a vaincu la mort.

Il y a toujours un peu de lumière

Mais qu’est-ce que cela signifie concrètement pour nos vies ?
Cela signifie que pour quelqu’un qui croit en Jésus, il y a toujours de l’espoir et une ouverture, même dans votre plus grande tristesse, il y a toujours une porte ou une fenêtre qui est ouverte, même dans la plus grande obscurité,
il y a toujours un peu de lumière, une petite ouverture qui peut réjouir votre cœur plus que toute l’obscurité autour de vous.

Il y a quelques semaines, j’ai vu les photos des sœurs bénédictines en Ukraine. Elles y étaient venus un an auparavant pour prier et se retirer dans une nouvelle abbaye. Elles sont maintenant submergées par des réfugiés et leur routine quotidienne est complètement perturbée ; et puis l’incertitude : les bombes atteindront-elles aussi leur abbaye ?
Mais – sur les photos – elles étaient rayonnantes de joie !
Incompréhensible ? Naïf ?
Non, parce que le Christ est ressuscité !
Et c’est ce que le Seigneur nous dit encore et encore :
 » N’ayez pas peur. Il y avait de la joie parmi ces sœurs parce qu’elles étaient capables de reconnaître le Christ dans les réfugiés, et de donner la vie.
Ce ne sont pas la souffrance, la douleur et la guerre qui l’ont emporté, mais la vie qui a vaincu la mort ; il y avait la paix dans leur cœur.

Un chrétien « pascal »

Le 15 mai, le pape François canonisera à Rome notre compatriote, le père carme Titus Brandsma. Professeur et recteur magnifique de l’université de Nimègue. Il s’est efforcé de lutter activement, en paroles et en actes, contre l’idéologie nazie. Les nazis l’ont emprisonné et l’ont finalement déporté dans le camp de concentration de Dachau. Ce qui transparaissait de lui, c’était son invulnérabilité spirituelle, sa paix et sa sérénité au milieu de toutes les épreuves. Autour de lui, il n’y avait que misère, violence et haine ; lui-même, émacié et pâle, restait calme, en paix.
Il a essayé de soutenir les autres, de les réconforter quand il le pouvait et d’entendre les confessions. Le Vendredi saint, il a donné une conférence impressionnante sur la mystique de la souffrance dans le camp, debout parmi les autres prisonniers dans son habit de prisonnier.
Il était donc un chrétien « pascal » : ce ne sont pas les circonstances extérieures – aussi difficiles soient-elles – mais la paix que Jésus a souhaitée pour les apôtres après sa résurrection qui a prévalu.

Cette année marque le 15e anniversaire d’un terrible accident dans lequel deux jeunes hommes, nouvellement ordonnés diacres pour notre diocèse, sont morts en se préparant à l’ordination. Un prêtre qui était avec eux a survécu. Un choc a traversé notre diocèse, Dieu a-t-il tout brisé ? Non, il y avait la conscience, d’une réalité plus profonde, qui s’est exprimée lorsque leurs corps ont été transportés hors de la cathédrale. Il a résonné dans cette grande église : « Il est ressuscité, Il est ressuscité ». Malgré les larmes, il y a eu cette prise de conscience : ce n’est pas la fin !

Voilà l’essentiel : tu ne peux accepter la réalité, tu ne peux comprendre vraiment ton existence terrestre que lorsque tu accueilles la vie éternelle, lorsque tu arrives à comprendre dans la foi que Jésus est passé de la souffrance et de la mort à la vie.

Dieu nous aime jusqu’au bout

Il y a tant de choses qui vont mal dans notre monde, le changement climatique, la pollution, les guerres et les virus, et bien d’autres choses encore, à mesure que l’échéance approche, nous ressentons ces menaces de manière plus forte, mais gardons ce mot d’ordre : Ce n’est pas tout. Il y a plus. Il est ressuscité ! Dieu nous aime jusqu’au bout.

Cette confiance, cette foi, nous donne la force dans les moments difficiles et d’œuvre ensemble face aux problèmes du monde, avec l’aide de Dieu.

Joyeuses Pâques !

La Résurrection du Seigneur
Lectures bibliques : Actes 10, 34a.37-43; Psaume 117, 1-2, 16-17, 22-23; Colossiens 3, 1-4 ou 1 Corinthiens 5, 6b-8; Jean 20, 1-9 ou Luc 24, 1-12

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