Fribourg, 10août(APIC) Remises en discussion en 1985 à Rome, lors du Synode des évêques, les Conférences épiscopales nationales jouent un rôle important dans l’Eglise catholique. Des sources en provenance du Saint Siège
laissent pourtant entendre que des modifications pourraient bien intervenir
après la publication du document définitif élaboré sur la base des questions posées par les évêques, il y a trois ans. Reste que les Conférences
épiscopales ont déjà une histoire, plus ancienne en Europe qu’en Amérique
latine, par exemple.
Lors du Synode des évêques de 1985, qui avait réuni à Rome les évêques
du monde entier, certaines inquiètudes à propos des Conférences épiscopales
s’étaient manifestées. La nécessité de définir la nature, les pouvoirs et
les limites de ces Conférences s’était alors fait sentir. Ses compétences
et attributions, longuement discutées à cette occasion, firent l’objet d’un
débat. Celui-ci passa pratiquement inaperçu, tant pour la presse que pour
les fidèles. Il n’en demeure pas moins vrai qu’après de larges et discrètes
consultations, un document avait remis sur le tapis le thème des Conférences épiscopales.
L’origine historique des Conférences épiscopales est difficile à préciser. Si pour les Européens, elle se situe au XIXe siècle, en Amérique latine, des intentions de créer de telles entités apparaisent déjà lors des
Conciles provinciaux de Lima et de Mexico, réalisés au XVI siècle. Mais le
premier jalon pour l’établissement définitif des Conférences épiscopales
dans le Nouveau Monde sera posé en 1900, durant le Concile Plénier latinoaméricain qu’avait convoqué le pape Léon XIII dans le but de redéfinir globalement les instructions pastorales au niveau de la région.
Un enrichissement considérable
L’événement permit aux évêques d’Amérique latine, jusqu’alors concentrés
dans les périmètres de leurs circonscriptions respectives, de découvrir les
immenses avantages pastoraux que pouvait apporter une organisation nationale et continentale. Le Brésil fut ainsi le premier pays à se pencher sur le
problème. Et en 1952, une première pierre était posée en vue de la création
de la Conférence épiscopale du Brésil grâce à la création d’un secrétariat
permanent, le premier du genre au niveau de ce sous-continent.
D’un autre côté, libéré du poids de la Deuxième Guerre mondiale, le pape
Pie XII pouvait à loisir se consacrer dès 1950 à l’Amérique latine appelée
« la réserve religieuse du monde ». Durant cette période en effet, et sous
l’impulsion du pape Pacelli, l’Eglise de ce continent a connu un enrichissement considérable. En 19 ans, les diocèses latino-américains passeront de
268 à 436, et 1955 verra la création du Conseil épiscopal latino-américain
(CELAM).
Stimuler et appuyer la création de Conférences épiscopales locales
Tant par son esprit que par ses statuts, le CELAM n’a jamais été, ni n’a
jamais prétendu être une « super-conférence épiscopale », ou une sorte de
« parlement » des évêques de ce continent. Au contraire, en sa qualité d’organisme, elle a assumé le rôle de stimuler et d’appuyer la création des
conférences épiscopales locales. C’est ainsi qu’en 1955, le Saint Siège va
approuver les statuts de la Conférence épiscopale du Mexique, puis successivement de Bolivie, en 1956; du Pérou, du Chili et de l’Equateur, en 1957;
du Brésil, du Paraguay et du Vénézuela en 1958; de l’Argentine et d’Haïti
enfin, en 1959.
Vingt pages et onze questions
Le rôle des Conférences épiscopales est rapidement devenu très important
en raison des conditions en Amérique latine. Beaucoup de difficultés pastorales, dues aux conditions géographiques (terrain accidenté), aux distances
ou aux manques de moyens matériels, trouvèrent alors des solutions. Après
le Concile Vatican II, ce rôle fut encore renforcé avec les Assemblées
Générales de l’Episcopat latino-américain, qui se réalisèrent à Medellin
(Colombie) et à Puebla (Mexique).
Cependant, les Conférences épiscopales, que les épiscopats locaux qualifient de « fondamentales », ne sont pas exemptes de problème, et de nombreuses questions surgirent en 1985, à Rome, précisement. Elles servirent de
base à un document de 20 pages intitulé « Le statut théologique et juridique
des Conférences épiscopales ». Le texte, divisé en deux chapitres, est accompagné de 11 questions auxquelles une centaine de Conférences épiscopales
devront répondre avant la fin de cette année. De sources proches du Saint
Siège, on affirme que les modifications, si elles interviennent, ne devraient pas être connues avant le milieu de 1989. « Il s’agit d’ouvrir au maximum le dialogue », relève-t-on à Rome. (apic/selat/pr)
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