Ingérence humanitaire (161193)
Manille, 16novembre(APIC) Il faut passer au stade de l’internationalisation des droits de l’homme, par des procédures de contrôle adaptées, a proposé Mgr Ernesto Gallina, délégué pour les Organisations internationales
gouvernementales, dans une intervention faite lors de la 16e Conférence internationale du droit qui vient de se tenir à Manille, aux Philippines.
Sur le thème « Les droits de l’homme et le nouvel ordre mondial, Mgr Gallina a évoqué la vague actuelle de nationalisme, « en soi légitime », mais
qui, observe-t-il, déferle sur la méconnaissance du droit à la différence
chez les voisins.
Le représentant du Saint-Siège a ensuite abordé la question de l’ingérence humanitaire, en soulignant que « dans un monde qui est en train de
changer, il faut aussi poser autrement la question des droits de l’homme,
car la Déclaration même de 1948 reflète un monde où il n’y avait qu’un
tiers des Etats souverains actuels. Ce qui, constate Mgr Gallina, donne
lieu à de nouvelles interprétations et à des réserves quant à l’acceptation
de ces droits au niveau universel.
Une fois accepté le droit à la différence, a expliqué le prélat, il faut
trouver une harmonie qui s’oppose au racisme et à l’éthnocide, par « une
meilleure connaissance réciproque, un règlement international plus performant des controverses économiques et politiques, qui puissent guider les
hommes à se sentir vraiment frères et à vivre comme tels ».
Pour que l’ingérence humanitaire devienne praticable, il faut, a suggéré
le représentant du Saint-Siège, faire passer « la reconnaissance et la défense des droits fondamentaux » de la compétence interne presque exclusive
des Etats, comme cela se produit aujourd’hui, à leur internationalisation
par des procédures de contrôle adaptées. Mgr Gallina a conclu en évoquant
plusieurs appels du pape, où il affirme notamment que « les Etats n’ont plus
le droit à l’indifférence ». (apic/sv/pr)
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