«Qu'est-ce que je fais aujourd'hui pour le peuple ukrainien?»

En marge de l’Angélus, le pape François a improvisé un appel au sujet de l’Ukraine, le 19 juin 2022. Invitant chacun à se demander ce qu’il faisait concrètement pour les Ukrainiens, il a rappelé le martyre de ce peuple qui souffre encore après environ quatre mois de guerre.

«N’oublions pas le peuple ukrainien martyrisé, un peuple qui souffre», a d’abord imploré le pontife de 85 ans avant d’adresser aux fidèles rassemblés place Saint-Pierre cette demande: «Je voudrais qu’une question demeure en chacun de vous: ›Qu’est ce que je fais aujourd’hui pour le peuple ukrainien? Est-ce que je prie? Est-ce que je me donne? Est-ce que j’essaie de comprendre?’». Le pape a ensuite demandé à chacun de répondre à ces questions dans son cœur.

Ne pas s’habituer à la guerre

En début de semaine était paru un entretien du pape François accordé aux revues Jésuites et dans lequel le pontife saluait «l’héroïsme» du peuple ukrainien qui «n’a pas peur de se battre» et qui est «fier de sa terre». Dans cette même interview, il se défendait d’être «en faveur de Poutine», mais disait refuser de vouloir réduire la complexité du conflit «à la distinction entre les bons et les méchants».

Depuis l’invasion de l’Ukraine par les forces russes, le 24 février, le pape François a multiplié les appels à la paix. La semaine passée, en marge de l’Angélus dominical récité le 12 juin, il exhortait le monde à ne pas s’habituer à la réalité tragique de la guerre et confiait que «la pensée de la population ukrainienne affligée par la guerre [était] toujours vive dans [son] cœur».

Prier pour les Birmans

À l’occasion de l’Angélus, le pape s’est en outre fait l’écho du «cri de douleurs» de tant de Birmans vivant sous le joug de la junte militaire depuis le 1er février 2021. Il a demandé à la communauté internationale de ne pas oublier ce pays d’Asie. «Du Myanmar vient à nouveau le cri de douleurs de tant de personnes qui manquent d’une aide humanitaire de base et sont obligées de quitter leurs maisons parce qu’elles ont été brûlées et qu’elles fuient la violence», a déploré le pontife argentin depuis la fenêtre du Palais apostolique.

142 enfants torturés

Ces derniers mois, la junte birmane a continué de cibler des églises et des institutions religieuses. Selon les Missions étrangères de Paris (MEP), «plusieurs dizaines d’églises, dont des églises catholiques situées dans les États Chin et Kayah, ont été détruites par des frappes aériennes et des tirs d’artillerie. Par ailleurs, plusieurs milliers d’habitants, notamment parmi les minorités chrétiennes, ont été déplacés de force par les conflits internes, et certains ont fui en Inde».

Le 1er février 2021, un coup d’État militaire a renversé le pouvoir birman et la dirigeante Aung San Suu Kyi, plongeant le pays dans le chaos. Outre les centaines de milliers de déplacés, plus de 1’900 personnes, dont une centaine d’enfants, auraient été tuées depuis, et plus de 14’000 autres seraient emprisonnées, rapportent les MEP. Dans un rapport accablant paru le 14 juin, les Nations unies expliquent que la junte aurait torturé au moins 142 enfants. (cath.ch/imedia/hl/rz)

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