Le pape François, qui devait célébrer la messe à Kinshasa ce même jour dans le cadre de sa tournée en Afrique dont le report avait été annoncé le 10 juin dernier, a participé à cette liturgie en rite zaïrois. Souffrant toujours de son genou, il a toutefois laissé la présidence de l’eucharistie à Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire pour les relations pour les États.
«Les disciples de Jésus doivent se présenter comme des ambassadeurs de paix», a martelé le pape lors de son homélie. «Celui qui attise la rancœur, incite à la haine, court-circuite les autres, ne travaille pas pour Jésus, n’apporte pas sa paix», a insisté le pape, qui devait se rendre à Kinshasa mais aussi à Goma, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu, particulièrement affectée par la violence.
«Aujourd’hui, chers frères et sœurs, nous prions pour la paix et la réconciliation en République Démocratique du Congo, tellement blessée et exploitée», a insisté le pape, qui devait célébrer la messe à Kinshasa ce dimanche, mais a délégué sur place le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Saint-Siège.
Faisant allusion aux conflits ethniques qui continuent à déchirer le pays, le pape a mis en garde contre « tout attachement malsain à son propre groupe qui conduit à mépriser les autres».
«Mettre la paix et de l’ordre dans son cœur, désamorcer la cupidité, éteindre la haine et la rancœur, fuir la corruption, les tricheries et les ruses: voilà par où commence la paix. Nous voudrions toujours rencontrer des gens doux, bons, pacifiques, à commencer par nos parents et voisins», a insisté le pontife.
Jésus demande aux siens d’aller dans le monde «comme des agneaux au milieu des loups», a rappelé le pape. «Le bon sens du monde dit l’inverse: impose-toi, domine ! Le Christ, au contraire, nous veut comme des agneaux, pas comme des loups !»
«Le disciple de Jésus rejette la violence, il ne fait de mal à personne et aime tout le monde. Et s’il lui semble qu’il est perdant, il regarde son Pasteur, Jésus, l’Agneau de Dieu qui a vaincu le monde de cette manière, sur la croix», a insisté le pontife argentin.
Environ 2000 personnes ont participé à cette liturgie organisée à l’autel de la Chaire, au fond de la basilique Saint-Pierre. Cette messe très joyeuse et festive s’est voulue représentative de la diversité congolaise. Les lectures du jour ont été lues en français et en swahili, et les intentions de prière ont été lues dans différentes langues locales, en lingala, swahili, tshiluba, kikongo, ainsi qu’en italien.
«Vous avez transféré Kinshasa à la basilique Saint-Pierre», a salué Sœur Rita Mboshu Kongo, religieuse des Filles de Marie Co-rédemptrice, dans son mot de remerciement au terme de cette messe, la deuxième célébrée par le pape en rite zaïrois après celle du 1er décembre 2019. Elle a assuré prier pour que le voyage apostolique du pape François dans son pays puisse avoir lieu. «Soyez assurés de notre immense amour pour vous», a-t-elle lancé, remerciant le pape dans plusieurs langues locales.
Le 2 juillet 2022, date prévue initialement pour son arrivée à Kinshasa, le pape François a adressé un message vidéo aux populations de la République démocratique du Congo et du Soudan du Sud. «Le Seigneur sait combien mon regret est grand d’avoir été contraint de reporter cette visite tant désirée et attendue. Mais ne perdons pas confiance et espérons nous retrouver au plus vite, dès que possible», assure le pontife dans ce message. (cath.ch/imedia/cv/be)
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