Les autorités nicaraguayennes prétendent que l’association des religieuses a «manqué à ses obligations légales», et plus particulièrement à la loi 977 sur le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme et le financement de la prolifération des armes de destruction massive.
Les Missionnaires de la Charité gèrent actuellement le foyer du Cœur Immaculé de Marie – El Hogar Inmaculado Corazón de María – actuellement sous surveillance policière, dans la ville de Granada, où elles accueillent des adolescents abandonnés ou victimes d’abus. Dans la capitale nicaraguayenne, Managua, les religieuses s’occupent d’une maison de retraite qui fournit aux personnes âgées de la nourriture, des vêtements et d’autres soins. Les sœurs accompagnent également des mineurs à risque et gèrent une crèche pour les enfants pauvres.
Dans ce qui semble être une nouvelle mesure de répression contre l’Église catholique au Nicaragua, le gouvernement sandiniste dirigé par le président Daniel Ortega a annoncé la fermeture de l’association dirigée par les Missionnaires de la Charité, tout comme celle de cent autres ONG, dont un certain nombre d’organisations catholiques opérant dans le pays.
La mesure a été ordonnée par le ministère nicaraguayen de l’Intérieur et devrait être approuvée dans les prochains jours par l’Assemblée nationale, où le parti du Front sandiniste de libération nationale (FSLN) d’Ortega détient une majorité écrasante.
Selon le ministère de l’Intérieur, les Missionnaires ne sont pas accrédités «par le ministère de la Famille pour fonctionner en tant que centre d’accueil pour le développement de l’enfance, foyer pour jeunes filles et foyer pour personnes âgées». Elles n’auraient pas non plus le permis du ministère de l’Éducation «pour dispenser des cours de rattrapage aux étudiants» et leurs «états financiers communiqués au ministère de l’Intérieur ne correspondent pas» aux autres documents présentés pour examen.
La liste des organisations catholiques dont le gouvernement a ordonné la fermeture comprend également la Fondation de la spiritualité pour les enfants du Nicaragua, la Fondation catholique d’aide au développement humain pour les Nicaraguayens, la Fondation des mères de mon enfance et l’Association de la maison de soins pour enfants Diriomito.
«Je suis très triste que la dictature [du régime de Daniel Ortega, ndlr] ait obligé les Sœurs missionnaires de la Charité de Mère Teresa de Calcutta à quitter le pays», a déclaré l’évêque auxiliaire de Managua, Mgr Silvio José Báez, depuis son exil de Miami, en Floride. «Rien ne justifie de priver les pauvres de soins charitables. Je suis un témoin du service aimant que les sœurs ont fourni. Que Dieu les bénisse !», a ajouté l’évêque exilé sur son compte Twitter.
Les 101 nouvelles associations sans but lucratif dans le collimateur des autorités portent à 758 le nombre d’organisations non gouvernementales (ONG) – sur plus de 6’000 – dont le gouvernement nicaraguayen a demandé qu’elles soient déclarées illégales.
Ces mesures sont promues par Managua depuis décembre 2018, huit mois après le déclenchement d’une révolte populaire – suscitée par des réformes controversées de la sécurité sociale – décrite comme une tentative de coup d’État par le régime autoritaire de Daniel Ortega. (cath.ch/laprensa/radvat/be)
Jacques Berset
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