Le constat n’est guère positif en ce qui concerne l’Eglise aujourd’hui, constate cathobel: « structures cléricales et trop hiérarchisées », « Église ressentie comme moralisante, formaliste, éloignée de la vie des gens et intrusive »… « A cela s’ajoute le fait que la sécularisation croît en Occident et que le christianisme n’est plus familier à la plupart de nos contemporains ».
Plusieurs points sont particulièrement soulignés: la diminution du nombre des fidèles et leur vieillissement; le nombre insuffisant de bénévoles; l’absence de jeunes, qui pose la question de la transmission de la foi; le repli sur soi des communautés qui dépensent leurs énergies à organiser une vie de la paroisse plutôt qu’à aider les personnes à vivre une relation d’amour avec le Seigneur; et pour beaucoup de catholiques la réduction de l’Eglise à la distribution des sacrements.
Et pourtant, « Il y a du beau dans l’Eglise », remarque la synthèse des rapports diocésains sur le synode. « Elle est un lieu d’apaisement et d’espérance, un lieu d’accueil. »
Les personnes consultées dans les différents diocèses belges ont évoqué leur souhait d’une « Église qui envoie en mission dans le monde ». Certains pensent aussi que « l’écologie intégrale est une piste missionnaire pour l’avenir et devrait prendre plus de place. »
Beaucoup de participants à cette consultation synodale émettent le souhait que l’Eglise utilise « un langage renouvelé et contemporain – en abandonnant les expressions culpabilisantes et moralisatrices – « . La synthèse nationale relève qu’il faut « restaurer la confiance envers l’Eglise, revoir sa manière de communiquer, la rendre plausible au sein de nos cultures.» D’où « l’appel à être présents sur les réseaux sociaux. »
Sans surprise, la conclusion de ce document pointe une nécessité d’ouvrir les conditions d’accès à la prêtrise: « Des appels proviennent de toutes parts pour ouvrir le ministère ordonné aux femmes et aux personnes mariées. Les arguments sont divers: la pénurie de ministres du culte, la qualité de la pastorale, le partage des responsabilités, le bonheur des ministres et la crédibilité fondamentale de l’institution. […] Un sentiment d’injustice est également souligné concernant la place des femmes dans l’Eglise. »
La synthèse nationale relève également les questions sur la crédibilité de l’Eglise. Les personnes « ressentent une grande distance par rapport à la communauté des croyants ». Enfin, la « problématique et la prise en charge des abus sexuels» n’arrangent en rien ce fossé de crédibilité entre l’Eglise et la société.
En postface de cette synthèse nationale, les rédacteurs remarquent: « Le suivi est attendu avec impatience.» Les participants à la démarche synodale dans les diocèses semblent avoir apprécié les échanges mutuels qui ont pu avoir lieu. (cath.ch/cathobel/mp)
Maurice Page
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