Les astronomes du Vatican enthousiastes pour le télescope James Webb

«Nous sommes très heureux de découvrir les nouvelles images du télescope James Webb», se félicite le directeur de l’Observatoire du Vatican, le jésuite américain Guy Consolmagno, dans un communiqué daté du 13 juillet 2022.

Ce télescope spatial, lancé depuis la base de Kourou en Guyane française le 25 décembre 2021 après plus de 30 ans de préparation, se trouve désormais à 1,5 million de kilomètres de la Terre et a commencé à livrer des images d’une précision inédite concernant des galaxies se situant à 13 milliards d’années-lumière.

«Les images sont époustouflantes», écrit le frère Consolmagno, qui voit dans les premières observations «une anticipation alléchante de ce que nous serons capables d’apprendre sur l’univers avec ce télescope dans le futur». Le jésuite américain – qui est consacré, mais pas prêtre – relie science et spiritualité en écrivant que «les images sont une nourriture nécessaire à l’esprit humain. On ne vit pas seulement de pain, surtout en ces temps», remarque-t-il.

En remarquant que les astronomes constituent «un petit domaine de recherche» et que beaucoup de ceux qui sont parvenus à «faire fonctionner cette incroyable machine» sont «des amis personnels», le frère Consolmagno voit dans la réussite de ce projet de la NASA, développé en collaboration avec les agences spatiales européenne et canadienne, «un hommage à la puissance de l’esprit humain, à ce que nous pouvons faire lorsque nous travaillons ensemble». 

«La science sur laquelle ce télescope est basé est notre tentative d’utiliser notre intelligence, qui nous a été donné par Dieu, pour comprendre la logique de l’univers», explique le jésuite. Il relève qu’à travers ces observations, «c’est la création de Dieu qui nous est révélée, et en elle nous pouvons voir à la fois tant son incroyable puissance que son amour de la beauté».

La spectroscopie, une méthode fondée par un jésuite

Le frère Consolmagno se dit aussi «particulièrement fasciné de voir le premier spectre de vapeur d’eau de l’atmosphère d’une planète extra-solaire», une observation inédite diffusée grâce à la puissance du télescope James Webb.

Il rappelle que les premières mesures spectrales de l’atmosphère des planètes avaient été effectuées il y a 150 ans par un jésuite italien, le père Angelo Secchi (1818-1878), qui avait installé un télescope sur le toit de l’église Saint-Ignace, à Rome. «Je peux seulement imaginer combien il aurait été heureux de voir comment cette science, dont il fut l’un des pionniers, est maintenant appliquée à des planètes inconnues orbitant autour d’étoiles lointaines», s’émeut le frère Consolmagno.

L’Observatoire du Vatican, dont l’origine remonte aux XVIe siècle, est reconnu dans le monde scientifique comme l’une des institutions les plus prestigieuses du monde dans le domaine de la recherche astronomique. 

Compte tenu de la pollution lumineuse liée à la proximité de la ville de Rome, ses travaux ne se basent plus sur les observations effectuées à partir du télescope de Castel Gandolfo, mais sont menés grâce à un puissant télescope installé près de Tucson, dans le désert de l’Arizona, aux États-Unis. Cette délocalisation a permis de renforcer les liens entre cette institution confiée aux jésuites et le monde universitaire américain, y compris dans la sphère laïque. (cath.ch/imedia/cv/mp)

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