Le Saint-Siège croit au «rôle irremplaçable» de l'ONU

Le cardinal Pietro Parolin a exhorté le 24 septembre 2022 les dirigeants mondiaux réunis à l’Assemblée générale de l’ONU, à New York, à travailler ensemble pour la paix. Le secrétaire d’État du Saint-Siège a rappelé le ferme attachement du Vatican au multilatéralisme et à l’Organisation des Nations unies.

«Non à un monde divisé entre des puissances en conflit; oui à un monde uni entre des peuples et des civilisations qui se respectent mutuellement», a déclaré le cardinal Parolin en citant le pape François, rapporte le service de communication de l’ONU. Pour aller de l’avant, l’envoyé du pape a souligné la nécessité de retrouver notre «identité partagée en tant que famille humaine unique».

«Une logique pérenne de l’intérêt personnel»

Les progrès réalisés par l’ONU au cours du siècle dernier pour réduire les conflits armés mondiaux ont été remis en question ces dernières années, a observé le cardinal. Il a mentionné une «logique pérenne de l’intérêt personnel», qui cherche à étendre l’influence économique, idéologique et militaire. Malgré cela, le Saint-Siège croit fermement au multilatéralisme et au «rôle irremplaçable» de l’ONU.

Le pape François a décrit la crise de crédibilité de l’ONU comme une «colonisation idéologique», découlant de son «apparente impuissance en temps de crise». «Le processus de revitalisation doit se concentrer sur les objectifs communs définis dans la Charte des Nations unie: la paix et la sécurité, les droits de l’homme et le développement», a déclaré le cardinal Parolin.

Craintes d’une dévastation nucléaire

Il a évoqué les répercussions de la guerre en Ukraine, notamment la hausse des prix des denrées alimentaires et des carburants, l’augmentation des déplacements de population, les problèmes de sécurité nucléaire et la vulnérabilité des politiques énergétiques à courte vue. «Comme toujours en temps de crise, ce sont les plus pauvres d’entre nous qui souffrent le plus». La guerre a non seulement sapé le régime de non-prolifération nucléaire, mais elle présente également le danger d’une dévastation – que ce soit par escalade ou par accident.

Le chef de la diplomatie vaticane a aussi parlé du phénomène migratoire, assurant qu’il devait être abordé par le biais du Pacte mondial pour des migrations sûres, régulières et ordonnées. Il a aussi insisté sur le respect des obligations internationales visant à permettre aux personnes de vivre en paix, en sécurité et dans la dignité dans leur pays d’origine.

Incapacité à faire face au changement climatique

Le prélat italien a également déploré «des signes clairs de notre incapacité» à faire face au changement climatique, malgré des preuves scientifiques accablantes. Il appartient désormais selon lui à chaque État partie aux principaux accords internationaux d’honorer les obligations qui leur incombent et de mettre en œuvre ces accords. Il a enfin noté que le Saint-Siège avait déposé les instruments d’adhésion à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques et à l’Accord de Paris, devenant ainsi partie à ces deux instruments avant la COP27, qui doit avoir lieu en novembre en Egypte. (cath.ch/com/rz)

Raphaël Zbinden

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