Tchécoslovaquie : «L’Eglise vit, elle survit» (010987)

Rome, 1er septembre (APIC/CIP) « Marquer notre solidarité avec l’Eglise

catholique en Tchécoslovaquie, à travers son primat, surtout du fait que

cette Eglise est enfermée dans des murs assez infranchissables en raison de

décisions qui ne dépendent pas d’elle » : tel est, exprimé à son retour par

Mgr Jean Vilnet, le but de la récente visite effectuée à Prague du 24 au 26

aout par une délégation conjointe des épiscopats francais et allemand, composée du cardinal Mgr F. Wetter, archeveque de Munich, Mgr W. Schaetzler,

Secrétaire général de la Conférence épiscopale de RFA, Mgr Jean Vilnet et

Mgr Raymond Michel, respectivement président et Secrétaire général de la

Conférence épiscopale francaise.

Cela fait une quinzaine d’années que des éveques francais et allemands

tentent de répondre à une invitation du cardinal Tomasek, archeveque de

Prague, à lui rendre visite. Jusque la, ils n’avaient jamais obtenu de visas. « Cette année, est-ce le fait de la demande conjointe ou d’autres circonstances que je me m’explique pas ?-, nous avons pu au dernier moment obtenir un visa et effectuer cette visite de 48 heures à l’invitation du cardinal Tomasek, chez lui, sans quitter une seule fois Prague, et prenant en

effet contact avec notre figure de proue et ses collaborateurs immédiats,

sans réunion publique », raconte Mgr Vilnet.

« Plus d’une fois, a encore expliqué l’éveque francais, j’avais ressenti,

meme au Vatican, que l’on souhaitait que, venant d’un pays ou l’on peut

circuler librement, nous essayions d’aller rendre cette visite. je l’ai

faite dans le sens meme de l’appel adressé par le Saint-Père dans la soirée

du 14 aout 1983, alors qu’il se trouvait à lourdes, disant très vigoureusement à l’Eglise de France et à d’autres : « N’oubliez pas les Eglises qui

sont privées d’une part ou de l’essentiel de leur liberté d’exprimer et de

vivre leur foi ».

Pour le président de la Conférence épiscopale francaise, l’Eglise en

Tchécoslovaquie « vit, et elle survit, mais pas simplement d’une survie

languissante. J’ai appris et constaté qu’il y a une nouvelle aspiration à

la catéchèse, à la culture de la foi. Les jeunes viennent de plus en plus

nombreux à l’église. La foi n’a pas dépéri. Elle demande à s’exprimer, à

s’alimenter. Mais il y a des contraintes, des formes d’oppression contre

lesquelles, très légitimement – je le dis très vigoureusement -, les quelques éveques qui restent et le cardinal demandent que soient respectés des

droits fondamentaux, tels que la liberté des religieux, par exemple, que la

catéchèse puisse s’exercer et se développer davantage, que l’éducation de

la foi ne soit pas limitée dans ses expressions, que des groupes de prière

et de formation des laics puissent exister, que les entrées dans les séminaires ne soient pas contingentées au compte-gouttes, que le nombre des

candidats au sacerdoce ne soit pas limité, que les libertés des pretres

(…) ne soient pas controlées, entrainant parfois des sanctions pénales,

que des éveques puissent etre nommés, vu que la grosse majorité des diocèses de Tchécoslovaquie n’ont plus d’éveque résidentiel depuis des années,

les candidats proposés par le Saint-Siège n’ayant pas recu l’agrément des

pouvoirs publics ». (apic/cip/cor)

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