France : les protestants ont célébré le (211087)

centenaire de leur « Maison des Missions »

Paris, 21octobre(APIC/CIP) Les protestants francais viennent de célébrer,

au cours du week-end des 17-18 octobre, le centenaire de leur « Maison des

Missions ». Culte solennel de louange, conférence et débat avec le pasteur

sud-africain Alan Boesak (président de l’Alliance Réformée Mondiale), spectacle festif, exposition et colloque international sur la mission hier et

aujourd’hui ont réuni notamment des historiens, des théologiens et des « envoyés’ c’est-a-dire des missionnaires protestants envoyés aussi bien par

des communautés du tiers-monde que par des communautés occidentales.

C’est le DEFAP(Département Evangélique Francais d’Action apostolique),

appelé également service protestant de mission et de relations internationales, qui organisait ces diverses manifestations. Pour le colloque de missiologie, le DEFAP s’était assuré la collaboration de la faculté protestante de théologie. Il s’agissait d’une première. Les organisateurs s’attendaient à une cinquantaine de participants. Ils furent en réalité cent-vingt

et plusieurs dizaines d’autres n’ont pu etre acceptés faute de place. Le

public participant était relativement diversifié. Il comprenait des protestants de diverses confessions et dénominations, ainsi que des catholiques,

des Africains, des Francais et quelques Belges venant du centre Vincent

Lebbe de Louvain-la-Neuve.

permanences et ruptures

Sous le titre « La mission : permanences et ruptures », le colloque a bien

montré qu’aujourd’hui, il s’agit d’une « mission de partout vers partout ».

On y a insisté également sur la nécessité d’une nouvelle évangélisation de

l’Europe.

Mgr Anselme Sanon, éveque catholique de Bobo-Dioulasso au Burkina Faso,

s’est fait le défenseur de « l’interculturalité » : la dynamique de l’évangile doit passer dans la dynamique culturelle de l’évangélisé. Un problème

qui n’est pas spécifique aux jeunes Eglises. En Europe, en effet, les nouvelles traditions culturelles doivent , elles aussi, recevoir l’Evangile.

Les jeunes Eglises doivent participer au rendez-vous de toutes les recherches sur la mission. La recherche est à faire ensemble. Personne dans

l’Eglise ne peut se donner le statut d’observateur de la foi de l’autre ou

de sa façon de prier.

Pour le pasteur Mfochive, camerounais, l’Occident est devenu aujourd’hui

une terre de mission. L’Europe actuelle est plus « paienne » que l’Afrique,

dit-il. Dès lors, le continent noir ne peut-il s’engager a évangéliser

l’Europe d’aujourd’hui ? Le pasteur Mfochive a regretté, par ailleurs, la

redoutable dépendance finan cière des jeunes Eglises a l’égard de leurs

ainées d’Europe.

Communautés d’hier et d’aujourd’hui

Le professeur Gadille, de l’Université Jean Moulin de Lyon, a établi un

rapprochement entre les tendances communautaires actuelles au sein des

Eglises et les modèles d’Eglise des premiers siècles. La mémoire missionnaire immédiate et la mémoire des premières communautés chrétiennes peuvent

aider les chrétiens d’au jourd’hui à orienter la mission de demain.

Dans le contexte de cet exposé, plusieurs intervenants, notamment africains, ont souligné l’importance des contacts entre les communautés

chrétiennes. Mgr Sanon a parlé du « ministère de la salutation : « c’est pour

nous une joie extraordinaire de présenter à notre communauté un frère

chrétien de passage. il est reconnu par tous comme un frère dans la foi.

nous souffrons qu’en Europe les choses ne se passent pas ainsi. »

Evangile et apostolat

Le professeur Spindler, directeur de l’Institut de Missiologie de Leyde

(Pays-Bas) a étudié l’évolution des notions de « évangélique » et « apostolique » dans le contexte des missions protestantes. Pour lui, le ministère

apostolique est pris entre deux feux. D’une part, le zèle pionnier caractérisé par l’itinérance et la proclamation. D’autre part, le souci de la

stratégie et de l’intendance.

Enfin, une table ronde, réunissant six « envoyés » dont deux Africains

travaillant en Europe a permis aux participants de rencontrer plus concrètement les problèmes sur le terrain. On a souligné notamment la nécessaire réciprocité de la mission, et l’importance du ministère de la « visitation ». (apic/de/be)

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