Belgique: 86 plaintes pour abus sexuels sur mineurs déposées

L’Eglise catholique en Belgique a enregistré 86 nouvelles plaintes pour abus sexuels sur mineurs, de juillet 2021 à juin 2022. 76% des plaintes se rapportent à des faits remontant à plus de 30 ans, dont 37% à plus de 50 ans. 17% aux 20 dernières années.

Le nombre de plantes déposées en 2021-2002 est nettement supérieur à celui des années précédentes. Pour les auteurs du rapport, cette augmentation tient, entre autres, au fait que certaines victimes «ont besoin d’un déclencheur concret. Les récentes révélations en France et dans d’autres pays, ainsi que leur couverture médiatique, peuvent être le coup de pouce dont certains avaient besoin.» La publication du rapport de la commission Sauvé (Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise de France | CIASE) le 5 octobre 2021 a ainsi pu encourager des Belges à faire cette démarche.

68 plaintes ont été déposées par les victimes, 6 par des proches et 11 par d’autres instances. L’un des faits a été signalé par l’abuseur lui-même.

58 victimes sont des hommes et 28 des femmes. 80% des victimes avaient moins de 18 ans au moment de l’abus dont 16% moins de 10 ans. Les trois-quart des faits signalés remontent à plus de 30 ans.

Les abuseurs étaient tous des hommes, sauf dans deux cas

Les abuseurs étaient tous des hommes, à l’exception de deux cas. Les abuseurs sont des prêtres ou des religieux, à l’exception de cinq agents pastoraux laïcs. 64% des abuseurs étaient déjà décédés au moment de la plainte.

Dans 40 cas, les faits se sont produits dans une école et dans 20 autres dans une paroisse. Dans trois cas, l’abus a eu lieu lorsque les victimes étaient enfants de chœur. Pour trois victimes, les faits se sont déroulés dans un mouvement de jeunesse.

Quelle suite?

Les plaintes pour comportement sexuel transgressif, explique l’Eglise catholique de Belgique, sont classées en quatre rubriques. C’est sur la base de cette classification, qu’est déterminé le montant d’une éventuelle compensation financière.

La catégorie 1 concerne les attentats à la pudeur sans violence ni menace. Elle comprend 19 des plaintes enregistrées. Les attentats à la pudeur avec violence et menace entrent dans la catégorie 2. Cela correspond à 48 plaintes. La catégorie 3 comporte le viol avec pénétration sexuelle quelle qu’en soit la nature ou le moyen. 18 plaintes sont classées dans cette catégorie. Enfin la catégorie 4 comporte le viol avec circonstances aggravantes comme la répétition sur une longue durée. Quatre plaintes ont été enregistrées dans ce cadre. Le nombre total des quatre catégories dépasse celui des 86 victimes, car certaines ont subi plusieurs types d’abus, relève le rapport.

Une compensation financière, allant de 1’000 à 25’000 euros, a été versée pour 28 dossiers. 50 victimes ont sollicité un entretien avec le responsable du diocèse ou de la congrégation comme forme de reconnaissance. Seules trois personnes ont demandé à rencontrer leur abuseur. Treize dossiers ont été transmis à l’autorité judiciaire parce que le caractère prescrit n’était pas clair ou parce que l’auteur des faits encore en vie, pouvait représenter un risque.

«Nous conseillons aux victimes qui n’ont pas encore été reconnues de se manifester. Certaines choisissent parfois de se taire très longtemps afin de survivre ou de ne pas alourdir leurs relations. Mais le silence peut devenir dévastateur quand il refoule ce qui doit être révélé en vue d’une reconstruction et d’une possible guérison.», conclut le rapport. (cath.ch/cathobel/mp)

Maurice Page

Portail catholique suisse

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