Sur les traces du pape Saint Léon IX, et de Sainte Odile

Visite du pape en Alsace et en Lorraine (280988)

Fribourg, 28septembre(APIC) L’Alsace et la Lorraine s’apprêtent à recevoir la visite que leur rendra du 8 au 11 octobre le pape Jean Paul II. Une

visite qui sera marquée par de multiples déplacements mais surtout par de

nombreuses rencontres et célébrations dont la plus importante aura lieu dimanche 9 octobre au stade de la Meinau, à Strasbourg, la principale ville

d’Alsace. Pour ces provinces, ce sera l’occasion de se rappeler qu’un de

ses fils les plus illustres, Saint Léon IX, pape du 12 février 1049 au 19

avril 1054 et alsacien, honora régulièrement ce pays de ses visites et de

ses fondations.

On prête aux missionnaires irlandais, surtout, d’avoir réalisé l’évangélisation de l’Alsace, en compagnie de nombreux moines fondateurs qui propagèrent la règle de Saint Benoît. En 346, Saint Amand deviendra le premier

évêque de Strasbourg. Depuis, 102 évêques se sont succédés. Le 103 ème, depuis 1984, est Mgr Charles Amarin Brand.

Dévastée par de multiples envahisseurs, ballotée entre les influences

germaniques et françaises, l’Alsace est l’héritière d’une histoire dense et

complexe. Celle de l’Eglise commence vers le 3e-4e siècle, époque à laquelle des soldats, des commerçants et des missionnaires font naître les premières communautés chrétiennes. Pour peu de temps cependant car dès le 4e

siècle, les invasions balayent la civilisation romaine implantée depuis la

victoire de César sur le chef germain Arioviste (en. 58 av.JC).

L’influence de Charlemagne

Il faudra attendre la victoire de Clovis (496) et l’incorporation de

l’Alsace au Royaume franc pour voir l’Eglise renaître de ses cendres. Devenu un duché vers 645, l’Alsace verra dès lors fleurir de nombreux monastères, soumis à la règle de Saint Benoît. C’est l’époque ou vit Sainte

Odile, fondatrice de plusieurs monastères et patronne de l’Alsace. Profitant d’un développement économique et culturel important, Charlemagne et

ses successeurs vont réorganier l’Eglise et développer l’enseignement en

faisant notamment des monastères de brillants foyers intellectuels.

Peu après le partage de l’empire de Charlemagne à Verdun en 843, l’Alsace va faire partie du Saint Empire Romain germanique jusqu’en 1648. Durant

la Réforme, marquée par le soulèvement des paysans en 1525 et l’écrasement

de ceux-ci par la coalition des privilégiés, l’Alsace, sur le plan religieux, deviendra une véritable mosaïque. Après une période difficile, le

catholicisme se redressera cependant vigoureusement sous les efforts conjugués du Concile de Trente, des jésuites, des capucins et de la monarchie

française. L’Alsace, française depuis 1648, va d’abord voir la Révolution

avec satisfaction. Mais en raison du refus de la Constitution Civile du

clergé, la terreur s’abattra sur la province et il faudra attendre le Concordat de 1801 pour voir une reprise normale des cultes. Dans ses grandes

lignes, c’est encore ce Concordat qui est en vigueur actuellement.

Le diocèse de Strasbourg : 80% de catholiques

Aujourd’hui, le diocèse de Strasbourg comprend les deux département du

Rhin: le Bas-Rhin (chef lieu Strasbourg) et le Haut-Rhin (chef lieu Colmar), donc l’ensemble de la région Alsace qui compte 1.566.048 habitants

dont on estime que 80 % de la population est catholique. Les protestants

sont membres soit de l’Eglise de la Confession d’Augsbourg d’Alsace-Lorraine ou de l’Eglise Réformée d’Alsace-Lorraine, les deux églises concordataires, soit de différentes Eglises évangéliques libres. Depuis octobre 1984,

Mgr Charles Amarin Brand est archevêque de Strasbourg, son évêque auxiliaire est Mgr Léon Hégelé qui réside à Mulhouse. Le diocèse a également deux

vicaires généraux (Mgr Biss et le chanoine Kieffer).

Ce dernier compte aujourd’hui 399 paroisses dans le Bas-Rhin et 368 dans

le Haut-Rhin. Ces paroisses sont regroupées en doyennés ou secteurs pastoraux. Quant à l’annuaire diocésain de 1988, il indique le chiffre de 1.092

prêtres dont 202 sont à la retraite. Parmi les prêtres en activité, 76% ont

50 ans et plus, 23% ont moins de 50 ans. Aux côtés des prêtres travaillent

23 diacres permanents, hommes mariés (sauf un) qui continuent leur travail

professionnel. Depuis 1978 des coopérateurs pastoraux (religieux nonprêtres, religieuses, hommes et femmes célibataires ou mariés) assurent un

plein temps de travail pastoral en collaboration avec les prêtres et les

diacres. Ils sont 60 actuellement.

S’agissant des religieux et des religieuses, ils sont nombreux dans le

diocèse puisque 22 ordres et congrégations d’hommes y sont implantés avec

un total de 1.300 religieux. Les religieuses dépassent le chiffre de 3000

réparties dans une quarantaine d’instituts; elles sont soit contemplatives,

soit missionnaires, enseignantes ou hospitalières. Quelque 180 religieuses

perpétuent en Alsace les grandes traditions monastiques: cistercienne, clarisses, carmélites, dominicaines, rédemptrices, bénédictines, réparatrices.

Leur dix monastères sont autant de haut-lieux ouverts pour le partage de la

prière et pour l’accompagnement spirituel.

Le premier monastère de femmes en Alsace a été fondé à la fin du 17e par

la fille du duc d’Alsace, Odile, dont le Mont porte aujourd’hui son nom. Le

Mont Sainte-Odile est aujourd’hui un lieu de pèlerinage, le plus important

de toute l’Alsace. Le pape s’y rendra mardi 11 octobre, au terme d’une visite de 4 jours en Alsace et en Lorraine. Quatre jours , dont deux sont

prévus à des rencontres et célébrations à Strasbourg, un Metz et à Nancy.

Le dernier étant précisémment réservé au Mont Sainte-Odile et à une visite

à Mulhouse. (apic/pr)

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