Quand tout va bien, on ne se pose pas de questions. On se laisse vivre. Loin de nous les inquiétudes et les angoisses. Et, comme tout est dans l’ordre prévu et dans l’organisation parfaite, il est tentant et facile de s’assoupir dans un demi-sommeil tranquillisant. Or, pour commencer ce temps de l’Avent, Jésus n’hésite pas à nous appeler à la vigilance, à sortir de notre sommeil. Il nous suggère de veiller ou plutôt d’être attentifs, car au-delà des apparences paisibles, l’inconnu et l’imprévisible peuvent surgir comme un voleur nous dit Jésus.
Ainsi, le temps de l’Avent nous offre un chemin jusqu’à Bethléem en nous mettant à l’écoute de La Parole de Dieu. Cette Parole, nous le savons, a la capacité de raviver le désir que nous portons en nous, désir de vivre pleinement de Dieu lui-même. Or, si Jésus annonce son retour de façon énigmatique, il désigne la vigilance comme une attitude qui rend possible l’accueil de sa Présence. Être attentif aux milliers de signes qui, au long de notre histoire personnelle ou communautaire, manifestent déjà la venue du Christ. Certes, Jésus reviendra à la fin des temps, mais Il vient déjà et se tient devant la porte de notre cœur.
« Dieu n’a jamais fini de vouloir naître dans nos vies. »
Seulement voilà, pour reconnaître la venue du Christ dans le quotidien de nos jours, encore faut-il désensabler le désir que Dieu a mis en nous. Car c’est Lui encore qui nous donne le désir de Le désirer. Et, dans ce désir, tout le projet de Dieu pour nous est révélé. Quelque part, le temps de l’Avent nous fait voir le désir de Dieu qui s’accomplira à Noël en devenant Homme parmi nous.
Dieu n’a jamais fini de vouloir naître dans nos vies. Mais pour que se réalise ce dessein, il n’y a qu’un chemin à prendre, c’est celui de la confiance. Voilà pourquoi l’ignorance du jour et de l’heure de la venue actuelle du Christ est nécessaire. Cette inconnaissance nous accule à la foi en nous tenant éveillés pour que nous discernions dans notre existence les signes annonciateurs de la venue du Christ.
Jésus insiste dans l’Évangile: «Tenez-vous prêts, vous aussi: c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra». Il s’agit bien d’être prêt pour aller plus loin, pour aller ailleurs, pour devenir autre. «Quiconque est né de l’Esprit, on ne sait ni d’où il vient, ni où il va». Jn 3,8
C’est cela ce que propose le temps de l’Avent. L’attention au présent, à ce qui nous est donné de vivre mobilisera toujours notre désir de vivre plus à cause du Christ. Cet élan nous fait goûter à la vérité qui nous habite. Il nous fait entrer au plein cœur de chacune de nos histoires comme un lieu unique et privilégié, habité par Dieu seul.
Tenez-vous prêts, nous dit Jésus. C’est la manière la plus adéquate d’être témoin de Sa Joie!
Bernard Miserez | Vendredi 25 novembre 2022
Mt 24, 37-44
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Comme il en fut aux jours de Noé,
ainsi en sera-t-il lors de la venue du Fils de l’homme.
En ces jours-là, avant le déluge,
on mangeait et on buvait, on prenait femme et on prenait mari,
jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche ;
les gens ne se sont doutés de rien,
jusqu’à ce que survienne le déluge qui les a tous engloutis :
telle sera aussi la venue du Fils de l’homme.
Alors deux hommes seront aux champs :
l’un sera pris, l’autre laissé.
Deux femmes seront au moulin en train de moudre :
l’une sera prise, l’autre laissée.
Veillez donc,
car vous ne savez pas quel jour
votre Seigneur vient.
Comprenez-le bien :
si le maître de maison
avait su à quelle heure de la nuit le voleur viendrait,
il aurait veillé
et n’aurait pas laissé percer le mur de sa maison.
Tenez-vous donc prêts, vous aussi :
c’est à l’heure où vous n’y penserez pas
que le Fils de l’homme viendra. »
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