Mgr Eamon Martin, archevêque d’Armagh et primat de toute l’Irlande, en la cathédrale Saint-Patrick à Armagh, en Irlande du Nord.
À seulement 800 mètres de la cathédrale se trouve le célèbre Observatoire d’Armagh, fondé par l’archevêque anglican Richard Robinson en 1790. Grâce à ses grands télescopes, les astronomes d’Armagh peuvent étudier les étoiles et les planètes et explorer l’immensité de l’univers. À cette époque de l’année, regarder le ciel nocturne me rappelle l’incroyable miracle et le mystère de Noël : Réaliser que, parmi les millions de planètes de l’univers, Dieu a tellement aimé le monde qu’il a envoyé son Fils unique ici pour être notre Sauveur – un événement que Dieu avait préparé depuis des siècles ! Penser que Dieu, le Tout-Puissant, le créateur de tout ce qui existe, est né dans le temps comme un petit enfant, dans une humble étable, dans une famille pauvre – le Verbe éternel fait chair et vivant parmi nous ! Un ancien hymne latin résume la « grande et puissante merveille » de Noël : « O magnum mysterium et admirabile sacramentum ! »
L’histoire de Noël montre que nous pouvons participer à la divinité du Christ venu partager notre humanité
O quel grand mystère, et merveilleux sacrement, que les animaux puissent voir le Seigneur nouveau-né, couché dans une crèche ! Il peut être difficile pour nous de comprendre que Dieu aime chacun d’entre nous personnellement, de manière unique et intime. Bien que Dieu connaisse toutes nos faiblesses et nos péchés, il continue à vouloir que nous devenions le meilleur de nous-mêmes. L’histoire de Noël montre que nous pouvons participer à la divinité du Christ qui s’est humilié pour partager notre humanité. C’est pourquoi saint Paul, dans la deuxième lecture, nous exhorte à « renoncer à tout ce qui ne mène pas à Dieu ». Ce soir, alors que nous nous émerveillons devant les merveilles de l’univers et que nous pensons à la façon dont la gloire du ciel a été révélée à de simples bergers, il est bon de remercier Dieu de nous avoir donné cette Terre pour qu’elle soit notre maison commune, et de nous engager à prendre soin de notre planète en gaspillant moins et en étant plus conscients des dommages que notre vie égoïste peut causer à notre environnement. En nous rappelant que Jésus est né dans la pauvreté d’une étable, nous sommes reconnaissants pour la chaleur et la sécurité d’un foyer, et plus conscients de ceux qui ont moins de chance que nous – les sans-abri, les réfugiés, les affamés, les malades et les solitaires.
En réfléchissant, au moment de Noël, à la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph, nous pensons aux membres de notre propre famille, à la maison ou au loin ; et nous pensons ce soir aux familles qui sont blessées ou séparées par la guerre et la violence, par la méfiance ou la rupture des relations. D’une manière particulière, prions pour les familles d’Ukraine, de Russie et d’autres parties du monde qui continuent à souffrir à cause de la guerre. Et, alors que nous contemplons avec émerveillement et crainte la présence de Dieu dans le nouveau-né Jésus, nous remercions Dieu pour les enfants, qui apportent tant de joie et de bonheur dans nos vies, en particulier au moment de Noël. Nous prions pour que la vie de tous les enfants – nés et à naître – soit protégée contre la violence, le trafic, les abus, la négligence ou l’exploitation.
Dans son encyclique Laudato Si, le pape François a écrit cette prière : « Dieu tout puissant, tu es présent dans l’univers entier et dans la plus petite de tes créatures. Tu embrasses de ta tendresse tout ce qui existe. Répands sur nous la puissance de ton amour, pour que nous puissions protéger la vie et la beauté. Remplis-nous de paix, afin que nous puissions vivre comme des frères et des sœurs, sans faire de mal à personne. »
Avec cette belle prière, je vous souhaite, ainsi qu’à vos familles, toutes les bénédictions pour Noël et pour la nouvelle année. Beannachtaí na Nollag oraibh go leir. Amen. (« Joyeux Noël à vous tous, mes amis »)
Traduction Emmanuel Tagnard
Messe de Minuit
Lectures bibliques : Isaïe 9, 1-6; Psaume 95; Tite 2, 11-14; Luc 2, 1-14