Certains catholiques ne veulent pas du « Christ des malfaiteurs »
Colon, 5 décembre 1997 (APIC) Au lendemain du pèlerinage au Christ noir de Portobelo, les polémiques resurgissent au sein de l’Eglise du Panama, certains accusant des malfaiteurs d’avoir confisqué la manifestation, signale l’agence « Noticias Aliadas ». Les miracles attribués au Christ noir de Portobelo, vénéré à la limite du fanatisme par la population noire, ainsi que par un certain nombre de marginaux, ont déclenché cette année une nouvelle controverse.
Chaque année, depuis la fin du XVIIe siècle, des milliers de fidèles participent le 21 octobre au pèlerinage de la cité coloniale caraïbe de Portobelo, durant lequel ils vénèrent une image du Christ noir. Ce sont des habitants pauvres de la ville et des esclaves noirs qui ont lancé les premiers cette procession religieuse. Ils se mirent à vénérer ce Christ noir afin qu’il les sauve d’une épidémie dévastatrice de choléra.
Cette dévotion s’explique aussi par l’exclusion, la discrimination et le racisme dont sont victimes aujourd’hui, comme autrefois, certaines populations du Panama. La polémique qui entoure le Christ noir de Portobelo est allée en s’accroissant du fait de la participation massive de personnes au lourd passé, et de drogués. Certains catholiques ne se sont alors pas gênés de qualifier ce Christ de « Christ des malfaiteurs ».
Bien qu’il reconnaisse que parmi les participants à cette manifestation religieuse se trouvent « des personnes qui ont commis des délits », l’évêque de la province de Colon, Mgr Cargos Riz, a souligné que « les Noirs et autres groupes qui sont marginalisés et tenus éloignés du reste de la société peuvent eux aussi se reconnaître dans le Christ noir ». (apic/cip/bim/mp)
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