L’histoire de Patricia

APIC- Témoignage

Noël : Un enfant nous est né…

Marie-Claude Fragnière, pour l’agence APIC

Fribourg, 23 décembre 1997 (APIC) Patricia a aujourd’hui quarante ans. A vingt ans, elle a connu un garçon. Etait-elle amoureuse ? Pas vraiment c’était plutôt le désir de s’extirper de l’emprise d’une mère trop répressive, trop possessive. Patricia vit avec ce garçon une aventure plus sexuelle qu’affective. A l’époque on ne parle pas encore de sida, Patricia et son ami ne prennent pas de précautions. Un jour c’est l’alerte; retard de règles : Patricia est enceinte. Elle aurait pu s’y attendre? Et bien non, Patricia ne s’y attendait pas du tout.

Patricia est enceinte. Son ami est parti, sa mère n’est pas encore au courant mais elle va sûrement exploser, elle qui s’opposait si fortement à cette relation amoureuse. Patricia prend sa décision: elle va « faire passer » cette tuile qui lui tombe dessus. Deux ans plus tôt, elle avait fait signé des pétitions contre l’avortement. Elle avait bien réfléchi, l’avortement elle était vraiment contre. Oui mais voilà …

« Avis conformes » en poche Patricia se rend à Genève. Elle demande une anesthésie totale pour qu’on la débarrasse enfin de la source de tous ses ennuis, de toutes ses angoisses.

Depuis Patricia a connu des hauts, mais surtout des bas. Aujourd’hui elle a retrouvé une certaine sérénité. Un jour quelqu’un lui a suggéré d’écrire une lettre à son enfant:

A mon enfant chéri,

Il y a bien longtemps que je voulais te dire ce que j’avais sur le cœur. Pardonne-moi, mon trésor, de ne pas t’avoir laissé venir au monde. Je sais que tu étais venu habiter mon corps pour faire mon bonheur et être le rayon de soleil de ma vie. Si tu savais combien je regrette que tu ne sois pas là aujourd’hui à mes côôtés.

Hélas à l’époque, je n’arrivais pas à te considérer comme une personne, tu étais seulement un « accident », une « catastrophe », une « injustice » ! Comme j’ai honte ! Mon enfant, je ne saurai jamais si tu étais une fille ou un garçon, je voudrais tant te serrer dans mes bras et te dire que je t’aime. Comme tu te faisais petit et discret, c’est comme si tu ne voulais pas me causer d’ennuis. Ah si seulement j’avais eu des nausées et des malaises, ainsi tout le monde aurait su que je t’attendais.

Mais voilà. J’ai choisi la mort au lieu de la vie, les ténèbres au lieu de la lumière. L’Adversaire m’a piégée, alors que tu étais un merveilleux don de Dieu.

Cependant je crois de tout mon cœur que tu es heureux (se) dans la lumière de Dieu qui t’a tendu les bras que j’ai t’ai refusés. Alors je t’en supplie, mon enfant chéri (ai-j bien le droit de t’appeler ainsi ?) sois mon intercesseur auprès de Notre Père, prie pour moi, veille sur moi, aide-moi dans les moments pénibles. Je suis persuadée que tu es un ange qui chante les louanges de Dieu. Je crois que j’ai encore une mission à accomplir sur cette terre, alors aide-moi à donner autour de moi la tendresse et l’amour que je ne t’ai pas accordés.

Mon plus cher désir est qu’au jour où je quitterai ce monde pour retourner vers mon Créateur, je puisse te voir enfin et te serrer dans mes bras.

Au revoir mon petit Ange chéri, sois heureux pour l’éternité. En pensée, je te serre très fort contre mon cœur.

Ta maman

Allemagne: Les laïcs sont trop occupés aux affaires internes de l’Eglise, dit Mgr Lehmann

L’Instruction sur les laïcs est uniquement une « note de service »

Baden-Baden, 23 décembre 1997 (APIC) Pour Mgr Karl Lehmann, les catholiques allemands se sont trop éloignés de leur responsabilité de chrétiens dans la société. Interrogé à la radio à propos de la récente Instruction romaine sur les laïcs, le président de la Conférence épiscopale allemande a déploré que durant les trente dernières années beaucoup se soient engagés trop exclusivement dans le cadre des affaires internes à l’Eglise.

Certes les laïcs doivent prendre part à la vie et aux décisions de l’Eglise, mais leur vrai champ d’action est celui de la vie quotidienne, a souligné l’évêque. Sur le plan juridique, la récente Instruction du Vatican sur « la collaboration des laïcs au ministère des prêtres » ne change rien à la place des laïcs. Les prescriptions qui apparaissent dans le document romain comme des interdictions concernent uniquement des choses qui n’ont jamais été autorisées, s’est défendu Mgr Lehmann

A ses yeux, l’Instruction romaine est une « note de service » destinée aux évêques. Elle devait certes être publiée, mais ne devait pas susciter un tel chahut des semaines durant. Il s’agit d’une déclaration de l’Eglise universelle qui ne peut pas toujours tenir suffisamment compte de la sensibilité de chaque pays, a relevé Mgr Lehmann. (apic/kna/mp)

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