Etablir le bilan de l’action de l’Eglise face à la drogue

Rome: Conférence au Vatican sur la drogue

Rome 8 octobre 1997 (APIC) Pendant deux jours, du 9 au 11 octobre, un centaine de spécialistes et une cinquantaine de représentants des conférences épiscopales, réunis à Rome, vont établir un bilan de l’action de l’Eglise catholique pour résoudre le problème de la consommation de la drogue dans le monde.

Organisé à l’initiative du Conseil Pontifical pour la Pastorale des services de la santé, présidé par Mgr Javier Lozano Barragan (qui a remplacé à ce poste le cardinal Angelini), ce congrès n’entend pas étudier les circuits de production ou de distribution de la drogue, mais se consacrer uniquement aux problèmes de l’assistance pastorale des drogués.

Ce « champ de travail très difficile » donnera lieu à un échange d’expériences, puis à l’élaboration d’un « Manuel pastoral pour l’assistance des drogués ». Cette réunion est essentiellement motivée, selon le Vatican, par la question posée par le directeur exécutif du Programme International du contrôle de la drogue des Nations Unies à Vienne, le docteur Giorgio Giacomelli. Ce dernier, au nom de l’organisme qu’il dirige, a souhaité connaître le bilan de l’action de l’Eglise catholique en ce domaine.

Selon les organisateurs de cette conférence, la consommation de la drogue est toujours en augmentation dans le monde mais le phénomène le plus inquiétant est la nouvelle consommation par les jeunes de drogues synthétiques, de type « ecstasy », qui tend à faire de la prise de drogue un élément habituel et normal pour le plaisir.

Cette réunion doit également permettre d’établir un inventaire international plus précis des centres spécialisées de l’Eglise catholique dans le domaine de la lutte contre la drogue. Ainsi qu’une évaluation chiffrée de leur travail. En Italie, 25 % des jeunes drogués qui passent par ces centres – 20 000 d’entre eux seraient suivis – en sortent vraiment guéris et peuvent se réinsérer dans la société.

Interrogés sur les diverses expériences de légalisation de la drogue, les organisateurs de ce colloque on relevé que l’expérience de la libéralisation de la drogue aux Pays-Bas a été « très négative » car elle transformé ce pays en un centre d’approvisionnement pour de nombreux drogués de toute l’Europe.

Jugement nuancé sur la distribution de drogue à titre thérapeutique

En revanche, la distribution de drogues dans le cadre de thérapies médicales visant à habituer progressivement le toxico-dépendant à se passer de ces substances, suscite un jugement plus nuancé. Le Père Vitor Feytor Pinto, Haut Commissaire pour le programme de lutte contre la drogue au Portugal, et également président de l’Observatoire européen de la drogue et des toxico-dépendants, a précisé que ce sujet devait encore être discuté avant de proposer des conclusions plus définitives.

Interrogé enfin sur le récent rejet par le peuple suisse d’une l’initiative populaire, réclamant l’arrêt de ce genre d’expériences thérapeutiques, Mgr Javier Lozano Barragan a dit craindre que ce résultat ne soit « mal interprété dans le monde et compris comme un feu vert donné à la libéralisation de la drogue ». (apic/imed/mp)

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