Autriche: L’évêque de Bâle déplore la montée du racisme et du nationalisme en Europe
Klagenfurt, 26 octobre 1997 (APIC) Plus de 50 ans après la disparition du régime nazi, resurgit à nouveau dans la société moderne une tendance à s’en prendre à la dignité de l’homme, a déploré Mgr Kurt Koch au cours d’une conférence prononcée à Klagenfurt, en Autriche.
L’évêque de Bâle, qui a dénoncé la montée du nationalisme et du racisme en Europe, était invité comme orateur dans le cadre des « St. Georgener Gespräche », qui se sont achevés dimanche. Ces journées, qui ont débuté jeudi, ont attiré dans la capitale de la Carinthie des participants des milieux catholiques d’Autriche, de Slovénie, de Croatie, d’Allemagne, de Slovaquie et de Suisse.
L’homme moderne a peur de perdre sa liberté
Mgr Koch a critiqué le fait que de plus en plus l’on parle de se « débarrasser » des personnes âgées et des malades dans les mêmes termes que ceux utilisés pour évoquer l’élimination des déchets nucléaires. Ces nouvelles tendances sont pour lui en lien étroit avec « l’évaporation flagrante de la foi chrétienne de la résurrection ».
L’évêque-théologien estime que l’homme moderne souffre fondamentalement de la peur, avant tout de la peur de perdre sa liberté. L’homme contemporain, en même temps, a un désir ardent et vital de libération. Dans la recherche des racines de cette peur, l’on met toujours en cause les seuls rapports sociaux. La vision libérale classique de l’homme part du principe que ce dernier est par nature libre et bon, souligne Mgr Koch, et il n’aurait besoin que de s’ »émanciper » des contraintes de l’environnement social. Le chrétien est dans ce cas plus réaliste. Il doit dans ce contexte ne pas faire l’impasse sur la doctrine du péché originel, relève encore l’évêque de Bâle.
L’Eglise catholique n’est pas une « Eglise nationale »
Il n’y a pas d’étrangers dans l’Eglise, seulement des indigènes, a encore souligné Mgr Koch, en déplorant la persistance du racisme en Europe, auquel s’ajoute le nationalisme qui s’est accru après les bouleversements politiques survenus en Europe de l’Est. Et de citer l’exemple dramatique de la métropole multiculturelle qu’était Sarajevo, dont les événements tragiques « n’ont pas été un accident ».
Tandis que de nouveaux conflits ethniques éclataient dans l’Est de l’Europe, l’Ouest du continent devait faire face à une augmentation significative de la xénophobie et de l’antisémitisme. Contrairement à ces développements, a tenu à souligner Mgr Koch, l’Eglise catholique n’est pas une « Eglise nationale », mais une « Eglise universelle ». Pour lui, l’universalité est « le plus beau côté » de l’Eglise catholique.
L’ordination des femmes en question
Interrogé sur l’ordination sacerdotale des femmes, l’évêque de Bâle a rappelé que l’on doit d’abord élucider, dans l’Eglise catholique, si ce problème est une question « théologique » ou non. C’est seulement après que l’on pourra décider. Le pape Jean Paul II considère l’ordination des femmes comme une « question de foi » et il est par conséquent convaincu que l’ordination sacerdotale des femmes ne peut pas être autorisée. L’actuel pape a pourtant beaucoup d’estime pour les femmes, relève Mgr Koch, qui met en garde contre la tentation de considérer l’ordination des femmes comme le seul problème de l’Eglise. L’évêque de Bâle a toutefois souhaité que les femmes soient davantage intégrées « à tous les étages de l’Eglise ». (apic/kap/be)
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