L’école suisse de vitrail cherche des fonds pour racheter son atelier

L’école de vitrail de Monthey (VS) a quelques semaines pour trouver les 750’000 francs nécessaires au rachat de l’atelier qu’elle loue depuis son installation. Le directeur et le président de l’école, «inquiets», espèrent que la levée de fonds qu’ils ont lancée ces jours aboutira.

Guy Cristina, et Daniel Decleyre, les directeur et président de l’école du vitrail de Monthey se disent «inquiets», mais restent malgré tout optimistes. Ils doivent trouver 750’000 francs d’ici mi-juin pour racheter l’atelier de métallurgie qu’ils louent depuis leur installation dans les lieux, il y a maintenant 23 ans. L’hoirie familiale propriétaire de cet atelier, datant des années 1930, l’a en effet mis en vente.

Guy Cristina veut à tout prix éviter un déménagement de l’école | © Bernard Hallet

«Nous nous sommes toujours bien entendus avec cette famille. Ils ont été arrangeants et bienveillants à notre égard», précise d’emblée le président de l’école. Les propriétaires ont laissé un délai avant de chercher d’autres acquéreurs potentiels.

Grands donateurs et crowdfunding

Un premier montant de 450’000 francs serait financé par un prêt bancaire. «Nous avons ensuite lancé une levée de fonds sur trois niveaux», indique Guy Critina. La petite équipe vise en premier lieu les grands donateurs tels que des mécènes, des fondations et la Loterie Romande pour un montant de 200’000 francs. «Nous venons également d’envoyer un courrier à 200 entreprises pour solliciter leur soutien d’un montant total de 50’000 francs», ajoute le directeur de l’école. Enfin, un projet de crowdfunding a permis de récolter 40% des 50’000 francs escomptés pour compléter cette levée de fond.

Si le montant n’est pas atteint, l’école devra déménager au terme du contrat de location qui court jusqu’à fin décembre. Une solution que le directeur veut à tout prix éviter. Le lieu convient parfaitement à l’activité de fabrication de vitraux et il serait difficile de trouver une infrastructure équivalente. «Et un déménagement fragiliserait le matériel et les installations.» Le binôme veut croire à l’aboutissement de son projet, «même si nous avons quelques pistes en cas d’échec».

Daniel Decleyre évoque «quelques pistes» si le projet n’aboutit pas | © Bernard Hallet

L’école de la rue de Venise est la seule école de vitrail en Suisse, rappelle Daniel Decleyre, tandis que le directeur souligne toute l’activité que l’équipe a développée pour faire connaître cet artisanat, notamment la médiation culturelle, l’accueil de jeunes à l’occasion du passeport vacances, l’accueil de migrants. «Environ 50 personnes passent chaque semaine dans notre atelier», ajoute Guy Cristina.

Art sacrée et création contemporaine

Outre des cours, L’école propose une formation professionnelle étalée sur trois ans, sanctionnée par un diplôme de Verrier-créateur, actuellement non reconnu par l’État. «Nous sommes en contact avec le Service de la formation professionnelle du canton du Valais et l’Association professionnelle suisse du vitrail pour mettre en place un CFC. Il faut adapter les critères de formation.»

Si, dans l’esprit des gens le vitrail est lié à l’art sacré, il ne faut pas en oublier sa dimension moderne, insiste Daniel Decleyre. On trouve des vitraux dans certaines habitations et l’école reçoit des commandes de privés. Cela dit, l’institution n’en oublie pas le patrimoine sacré et collabore chaque année avec les institutions religieuses. «La plupart de nos mandats relèvent de la restauration, de la consolidation et du nettoyage de vitraux, notamment à l’occasion de chantiers de restaurations d’églises et de temples». Guy Cristina cite le temple de Chardonne, la récente restauration de l’église d’Aigle ou celle de Dorenaz. «Suite au grand renouvellement du patrimoine sacré dans les années 1950-1960, les vitraux sont récents, ce qui explique qu’il n’y a pas de commande de vitraux.» (cath.ch/bh)

© Ecole de vitrail

Une école fondée en 1984
L’école a été fondée en 1984 à Sion par M. Pierre Louy, maître-verrier français issu de l’école nationale des métiers d’art et arts appliqués de Paris. En 1999, et suite au départ du fondateur, l’école change de propriétaire et peut s’installer sur son site actuel.
Depuis 2003, l’institution est fondée en association inscrite au registre du commerce. L’école est un centre de compétences dans les domaines du vitrail et du verre plat. L’école a pour mission d’enseigner la mise en œuvre du vitrail, d’éduquer la main aux gestes minutieux et de la rendre sensible aux outils, aux matériaux, mais aussi aux effets du verre de couleur dans la lumière et l’espace. BH

Bernard Hallet

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