Rome: Modifications du Catéchisme de l’Eglise catholique

« Il n’est pas nécessaire d’en racheter un autre », plaisante le cardinal Ratzinger

Rome, 9 septembre 1997 (APIC) Le cardinal Joseph Ratzinger, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, dans sa présentation du Catéchisme de l’Eglise catholique en latin, a déclaré en souriant que « les 8 millions de personnes qui ont acheté le catéchisme dans sa première version ne devront pas en racheter un autre », Nous avons demandé aux Conférences épiscopales de publier des fascicules qui reprendront la série de corrections de façon à les intégrer dans le volume déjà acquis, a ajouté le cardinal.

Le cardinal a également insisté sur le fait qu’il ne s’agissait pas d’un « nouveau catéchisme », mais de modifications « limitées au minimum indispensable » pour tenir compte des nombreuses propositions de corrections qui sont arrivées de toutes les parties du monde ecclésial. Parmi ces propositions, « certaines subtilités que je n’avais pas prévues », a avoué Mgr Ratzinger. Il a également précisé que le pape n’était pas intervenu dans cette ultime mise au point du catéchisme, alors qu’il était beaucoup plus intervenu lors de la première édition.

Le cardinal Ratzinger a par ailleurs annoncé qu’un « Directoire Catéchétique Général » serait publié la semaine prochaine.

Trois priorités de l’Eglise

Interrogé sur « les trois priorités de l’Eglise » en cette fin de siècle, le cardinal a cité l’évangélisation, par un témoignage complet et accessible comme une exigence de première nécessité, l’engagement pour l’unité et, enfin, le problème social de la pauvreté et la réelle fraternité des chrétiens avec tous. « Sans se transformer en une institution d’assistance sociale, l’Eglise doit être une force inspiratrice de vraie charité et de vrai sens social, a-t-il expliqué.

Sur la question de la peine de mort, le préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi a précisé que l’Eglise cherche à formuler exactement sa pensée dans le moment historique présent sans pour autant se soumettre aux opinions statistiques sur le sujet. L’Eglise en rejette pas le principe, a-t-il indiqué, mais insiste sur les critères objectifs et sévères de son application. Ces critères ne disent pas que la peine de mort est catégoriquement à rejeter d’un point de vue doctrinal, mais ils « sont tels qu’ils me semble impossible de les remplir tous.

Des précisions de langage et de contenu

Pour le reste, les modifications apportées sont souvent des précisions de langage, mais aussi de contenu. On supprime par exemple la phrase « confié par la Providence divine à la garde des anges » en parlant de « l’ordre cosmique, social et religieux de la pluralité des nations » (no 57). On insiste, à propos du Magistère de l’Eglise (no 88), sur le fait qu’il s’applique des « vérités contenues dans la Révélation divine, mais aussi quand il propose de façon définitive des vérités qui ont un lien nécessaire avec ces vérités contenues dans la révélation », plutôt que de parler « des vérités ayant avec celles-là un lien nécessaire ». Pour les anges gardiens (no 336) on précise qu’ils entourent la vie humaine « dès son commencement », et non plus « dès la naissance » comme l’indiquait la première version.

Sur la question de savoir qui reçoit la mission et le « pouvoir sacré » du Christ (no 875), on précise qu’il s’agit « des évêques et des prêtres », en précisant, ce que ne faisait pas la première version, que les « diacres reçoivent la force de servir le peuple de Dieu ».

Plus importante sans doute, la précision apportée au no 1281 concernant le salut des hommes de bonne volonté. La première version disait: « Ceux qui subissent la mort à cause de leur foi (…) et s’efforcent d’accomplir sa volonté sont sauvés même s’ils n’ont pas reçu le Baptême. » Dans la version définitive, « sont sauvés » devient « peuvent être sauvés ». Concernant les mariages mixtes (no 1635), le catéchisme première formule écrivait que « les deux parties connaissent et n’excluent pas les fins et les propriétés essentielles du mariage, ainsi que les obligations contractées pas la partie catholique concernant le baptême et l’éducation des enfants dans l’Eglise catholique ». La version définitive stipule que « la partie catholique confirme ces engagements autant qu’elle porte à la connaissance de la partie non catholique de conserver sa propre foi et d’assurer le baptême et l’éducation des enfants dans l’Eglise catholique ».

La nouvelle version insiste fortement (no 2042) sur l’assistance à la messe du dimanche, « la sanctification de ce jour », « le repos » et la demande de « reporter les travaux et les activités » qui pourrait en empêcher la sanctification. Sur la masturbation (no 2352), le premier texte indiquait que l’évaluation morale doit tenir compte, entre autres, de « facteurs psychiques ou sociaux qui amoindrissent voire exténuent la culpabilité morale ». Dans la version latine, cela devient « qui peuvent atténuer sinon réduire au minimum la faute morale ». Le passage qui concerne les homosexuels (no 2366) est également modifié. Le texte précédent disait: « Un nombre non négligeable d’hommes et de femmes présentent des tendances homosexuelles foncières ». On lit désormais: « un nombre non négligeable d’hommes et de femmes présentent des tendances homosexuelles profondément enracinées. Cette inclination, objectivement désordonnée, constitue pour la majeure partie d’entre eux une épreuve ». (apic/imed/cip/ba)

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