Zurich: La Société Saint-Vincent-de-Paul fête son 150ème anniversaire en Suisse
Zurich, 29 septembre 1997 (APIC) Les Conférences de Saint-Vincent-de-Paul de Suisse, mouvement catholique de laïcs au service des plus pauvres, ont fêté dimanche à Zurich leur 150ème anniversaire lors d’une office religieux présidé par Mgr Peter Henrici, évêque auxiliaire à Zurich.
La première Conférence Saint-Vincent-de-Paul en Suisse a été fondée à Genève le 28 décembre 1846. Elle fait partie, au plan international, de la Société de Saint-Vincent-de Paul fondée en 1833 en France par Frédéric Ozanam (1813-1853) qui vient d’être béatifié par Jean Paul II lors des dernières Journées mondiales de la Jeunesse en août dernier à Paris.
Le mouvement est laïc, international, mixte se donnant pour double objet la formation spirituelle et l’action sociale. Il compte dans le monde 800’000 membres répartis dans 130 pays.
D’origine lyonnaise, Frédéric Ozanam est venu très jeune à Paris faire carrière dans l’enseignement. Il n’entend pas seulement affirmer sa foi dans ses paroles et ses écrits. Il veut la mettre en œuvre auprès des déshérités. « Allons aux pauvres », dit-il à ses amis qu’il entraîne dans la visite à domicile des laissés pour compte de la société, sur les conseils d’une religieuse de Saint-Vincent-de-Paul, sœur Rosalie Rendu. Les équipes de Saint Vincent-de-Paul (les « conférences ») vont se multiplier à Paris, puis en province et à l’étranger. Plus encore que l’entraide matérielle, pourtant le plus souvent nécessaire, ce qui prime aux yeux d’Ozanam, c’est la rencontre personnelle, la volonté de rompre solitude et isolement et de favoriser la création de liens humains.
Ozanam, un précurseur du catholicisme social
Mais ce serait méconnaître la pensée du bienheureux Frédéric Ozanam sur le problème social que de le voir en limiter la solution à l’assistance, fut-elle personnalisée. Fidèle en cela aux dénonciations du système économique auxquelles s’était déjà livré le journal « L’Avenir » en 1930, Ozanam, du haut de sa chaire d’histoire à la Sorbonne, s’attaque au libéralisme économique qu’il qualifie « d’ignominieuse doctrine » car elle réduit toute la vie aux calculs d’intérêts. « Pour rétablir l’ordre, la charité ne suffit pas, car elle soigne les plaies, elle ne prévient pas les coups qui les produisent ». Il faut faire œuvre de justice en régularisant le marché de la main d’œuvre par des associations de travailleurs et un certain contrôle de l’Etat.
En ce sens, Ozanam est un représentant de la nouvelle génération de catholiques qui aux alentours de 1830, dans la mouvance de Lamennais, Lacordaire et Montalembert et de leur journal « L’Avenir », a pris la relève du clan aristocratique et conservateur catholique. (apic/com/ba)
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