Cette guerre entre la Russie et l’Ukraine, a insisté le pape, est un problème politique et ne pourra prendre fin que « le jour où ils pourront se parler, soit entre eux, soit par l’intermédiaire d’autres personnes ».
Le pontife a néanmoins affirmé que lors de sa visite au Vatican, le président ukrainien Volodymyr Zelensky ne lui avait pas forcé la main pour qu’il adhère à sa formule de paix. « Il m’a demandé une très grande faveur, celle de m’occuper des enfants [ukrainiens] qui avaient été emmenés en Russie », a-t-il déclaré.
Interrogé sur sa santé, le pape a déclaré aller beaucoup mieux. « Je marche à nouveau », a-t-il affirmé, expliquant avoir fait soigner son genou, même si cela peut certains jours être encore douloureux. Le pontife a aussi évoqué la « pneumonie aiguë » qui a nécessité son hospitalisation du 29 mars au 1er avril dernier. « On l’a prise à temps, ils m’ont dit, et si on avait attendu quelques heures de plus, ça aurait été plus grave ».
Interrogé sur la possibilité d’avorter pour une femme violée, le pape François a une nouvelle fois demandé s’il était légitime « d’engager un tueur à gage pour résoudre un problème ». « Vous ne me ferez pas bouger sur ça. Parce que c’est la vérité », a-t-il insisté.
Le pape François a écarté en outre tout lien entre le célibat des prêtres et les abus, rappelant que « 32% des abus, voire 36% dans certains pays, sont commis dans la famille », la plupart du temps par des personnes mariées, puis que cela continuait dans le milieu scolaire ou sportif. « Ce sont les statistiques », a-t-il insisté.
Questionné sur les crises migratoires, le pontife argentin en a parlé comme un problème grave, soulignant en particulier le cas africain. « L’Afrique est l’esclave d’un inconscient collectif, de l’idée que l’Afrique est là pour être exploitée », a-t-il affirmé. Il a expliqué qu’il avait remarqué lors de sa visite au Soudan du Sud en février dernier que les puissances étrangères y installent rapidement leurs industries, non pas pour faire grandir le pays, mais pour le ponctionner.
Le pape a affirmé être pleinement d’accord avec la déclaration du réalisateur mexicain Alejandro González Iñarritu qui affirme qu’ « immigrer, c’est mourir un peu ». « Vous laissez votre patrie derrière vous. Je suis un fils de migrants et j’ai fait l’expérience de cela à la maison », a-t-il déclaré.
À Rome, le ’mate’ n’est pas le même que celui fait par « votre mère, votre tante ou votre grand-mère », a confié l’ancien archevêque de Buenos Aires, qui se voit souvent offrir cette boisson typique de l’Amérique du Sud par des pèlerins sud-américains. Loin de ton pays, «l’air dans lequel tu as grandi te manques», a-t-il conclu.
Le pape François a affirmé que tout ce qu’il a pu changer dans l’Église depuis le début de son pontificat a « été demandé par les cardinaux qui se réunissent dans des réunions clés qu’ils convoquent ». Il a cependant reconnu qu’il n’avait pas terminé ce qu’il voulait faire : « plus on en fait, plus on se rend compte qu’il reste encore tellement de choses à faire ».
Le pape a enfin expliqué qu’il était conscient de la difficulté que comportaient ces changements. « Moi-même […], j’ai du mal à changer », a-t-il confié. (cath.ch/imedia/cd/mp)
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