Financer l’engagement social des 4 œuvres genevoises

Genève: Journée porte ouverte aux brocantes des œuvres caritatives

Genève, 30 septembre 1997 (APIC) L’Armée du Salut, le Centre social protestant (CSP), Caritas et Emmaüs organisent samedi 4 octobre à Genève une journée portes ouvertes dans leurs brocantes. L’opération a pour but de mieux faire connaître l’engagement social que permet la vente d’objets de seconde main. Sans l’apport financier des brocantes, les activités d’entraide des quatre associations caritatives seraient grandement compromises.

Avec six points de vente à Genève, les brocantes des quatre organismes caritatifs ne détiennent pourtant plus le monopole en matière de vente d’objets d’occasion. Autrefois, jugé peu rentable le secteur de la récupération était laissé aux organisations à caractère social, mais depuis quelques années, économie de crise oblige, de nombreuses échoppes de seconde main se sont ouvertes.

Ces brocantes privées font aujourd’hui concurrence aux brocantes non lucratives des associations d’entraide. « Force est de constater une baisse de qualité des objets proposés, note Jean Grob, directeur de Caritas-Genève. Les marchandises de valeur sont acquises par les brocantes commerciales et ce qui reste vient chez nous. »

Les brocantes caritatives jouent la carte de la complémentarité. Dépendantes d’associations chrétiennes, elles ont de nombreux points communs. Toutes quatre offrent gratuitement leurs services de débarras et de déblayage à qui en fait la demande. Elles jouent aussi un rôle écologique en luttant contre le gaspillage par la récupération, la transformation et la revente d’objets le plus souvent destinés à être jetés. Mais elles ont avant tout un rôle économique, car elles sont créatrices d’emploi. Les quatre associations occupent 28 salariés et plus de 70 bénévoles.

Des précurseurs

La première brocante à s’ouvrir à Genève fut celle de l’Armée du Salut en 1926. Nées avant ou tout de suite après la guerre, les brocantes des oeuvres font figure de précurseurs. Leurs buts n’ont pas changé: fournir des objets utilitaires (meubles, vaisselle, électroménager, vêtements, etc.) à des personnes à petits budgets et lutter contre l’exclusion en donnant du travail.

Les bénéfices dégagés par la vente permettent de financer d’autres activités sociales: hébergement d’urgence, aide aux personnes en difficulté, travail social et juridique. « Sans les revenus des brocantes, beaucoup d’engagements sociaux de nos oeuvres devraient être revus à la baisse », estime Berthier Perregaux responsable de la brocante du Centre social protestant. L’an dernier, les recettes brutes des quatre brocantes se sont montées à 616’000 francs pour l’Armée du Salut, 820’600 francs pour Caritas, près de 2,1 millions de francs pour le CSP et 900’000 francs pour Emmaüs.

En dépit de leur rôle d’utilité publique, les brocantes caritatives doivent néanmoins s’acquitter de la TVA. Une taxe qui fait bondir d’indignation les responsables des quatre brocantes. Dans l’attente d’une votation fédérale sur une initiative visant à exonérer de TVA les activités sportives et caritatives, les brocantes genevoises font la « grève de la TVA » ou, comme l’Armée du Salut, versent l’équivalent de la taxe sur un compte bloqué.

Portes ouvertes

A l’occasion de la journée portes ouvertes du samedi 4 octobre, qui permettra de découvrir ou de redécouvrir les six centres de vente, les quatre associations organisent un grand concours. Dans chacun des points de vente, un objet sera présenté dont il s’agira pour les participants de deviner le poids. Le gagnant se verra offrir un bon de voyage d’une valeur de 1’000 francs. Quant au deuxième prix, il consiste en un vol Genève-Zurich pour deux personnes. Le concours est ouvert tout le mois d’octobre. (apic/spp/pr)

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