Actualité: Les XIIe Journées mondiales de la jeunesse rassembleront 3 à 400’000 jeunes à Paris du 18 au 24 août. Le général Philippe Morillon, ancien commandant de la Forpronu en Bosnie est aujourd’hui président du Comité de coordination interministériell

APIC – Portrait

Le général Philippe Morillon, président du Comité de coordination interministérielle des JMJ

Le centurion de l’Evangile pour modèle

Jean-Claude Noyé, pour l’agence APIC

Paris, 8 août 1997 (APIC) « Mon engagement pour les Journées mondiales de la jeunesse n’est pas une révélation, comme on l’a dit parfois, mais l’aboutissement de toute une vie chrétienne et spirituelle ». Le général Philippe Morillon, ancien commandant des forces de l’ONU en Bosnie, est un catholique convaincu, même s’il n’aime guère l’étiquette de « soldat de Dieu » que certains journalistes lui ont attribuée.

L’allure décontractée, la prestance svelte, la voix qui parfois tonne en homme habitué à donner des ordres, le général Morillon a l’accueil simple et affable, la poignée de main vigoureuse. Il paraît un peu perdu dans l’immense bureau qu’il occupe pour assumer ses fonctions provisoires de président du Comité de coordination interministérielle des Journées mondiales de la Jeunesse qui se teindront du 18 au 24 août à Paris. « A présent ce n’est plus que de la conduite et de l’information ». Au mur une affiche annonce en italien les JMJ. « Une coquetterie ».

L’ancien commandant en chef de la Force de l’ONU dans l’ex-Yougoslavie, s’est fait connaître aux heures les plus noires de la guerre en Bosnie. Il n’aime guère pourtant son sobriquet journalistique de « soldat de Dieu ». Il préfère se comparer au centurion de l’Evangile. « Le Christ admire sa confiance et sa foi en lui. Or cette confiance est le fondement de l’espérance. Le Christ lui-même a une confiance totale en son Père. J’ai médité cela toute ma vie, ce modèle de celui qui sait aimer. Mais attention, aimer c’est s’accepter dépendant et non sans cesse revendiquer son indépendance comme on le fait aujourd’hui. Il faut se donner complètement comme le centurion. »

Aujourd’hui à la retraite, Philippe Morillon, avec le curé de la paroisse parisienne de St-Germain l’Auxerrois, le Père Gitton, veut ouvrir une école de la mission. Objectif: permettre à des garçons et à des filles de vivre une année sabbatique pour les aider à clarifier un projet de vie chrétienne.

Grand-mère bretonne, père très pratiquant, Philippe Morillon a vécu dès l’enfance « dans un catholicisme plutôt heureux ». « mais ma foi je la tiens de Mgr Charles, ancien aumônier des étudiants à la Sorbonne, recteur de la Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre. Une grande figure spirituelle qui a élargi ma vision de l’Eglise en 1968. Pour lui la crise de la foi était d’abord une crise de l’intelligence. Nous sommes au siècle de l’intelligence et nous ne pouvons plus nous présenter comme des illuminés ».

Ce prêtre et sa femme lui ont fait retrouver les chemins d’une Eglise dont la guerre d’Algérie l’avait séparé. « Je n’ai pas accepté que des religieux accueillent des fellaghas. Plus tard j’ai compris que les choses étaient plus compliquées. »

L’engagement pour les Journées mondiales de la jeunesse ? une chose naturelle

« J’ai accepté tout naturellement la mission qui m’est confiée pour les Journées mondiales de la jeunesse à Paris », poursuit le général. « Le message des JMJ ’N’ayez pas peur !’ est celui dont le monde a besoin. En Algérie, en Bosnie, au Rwanda, j’ai connu la peur de l’autre qui fait se jeter les hommes les uns contre les autres. Cet engagement n’est pas une révélation, comme on l’a dit, mais l’aboutissement de toute une vie chrétienne et spirituelle. » La vie et la foi chrétienne comme la réponse la plus intelligente au problème de la souffrance et la mort.

Face à la difficulté de mobiliser les jeunes français et à un chiffre de participation que certains jugent un peu décevant, Philippe Morillon ne veut pas prendre la chose ainsi. « L’essentiel est que les 400’000 jeunes qui viendront à Paris soient autant de semeurs d’espérance. Plus que jamais ils en ont besoin ». La confiance et l’espérance restent les vertus cardinales du soldat Morillon. « Il y a une solidarité dans le mal et dans l’œuvre de la mort qui s’enclenche malgré l’homme. La paix lui est impossible, mais elle est possible à Dieu. L’amour vaincra. C’est sûr, il ne peut en être autrement. » (apic/jcn/mp)

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